Klaus Schwab dans la tourmente
Le fondateur du WEF n'a même plus le droit d'entrer dans son bureau

Une lutte de pouvoir pour l'avenir du WEF se déroule actuellement sur les rives du Léman. Klaus Schwab, accusé d'abus de pouvoir et d'enrichissement personnel, a été interdit d'accès au siège du WEF. Mais jusqu'où s'étend cette interdiction?
Publié: 24.04.2025 à 18:59 heures
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Le WEF, autour de son fondateur Klaus Schwab, fait actuellement la Une des journaux du monde entier.
Photo: keystone-sda.ch
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Robin Wegmüller et Michael Hotz

Ce sont des jours difficiles pour Klaus Schwab, 87 ans. Depuis Pâques, le Forum économique mondial (WEF), qu'il a fondé il y a plus de 50 ans, est plongé dans la crise. Au siège principal du WEF à Cologny, à Genève, les nerfs sont à vif.

Rappel des faits: ce lundi de Pâques, Klaus Schwab a démissionné à la surprise générale de son poste de président du conseil de fondation. Des lanceurs d'alerte anonymes l'accusent dans le «Wall Street Journal» d'abus de pouvoir et d'enrichissement personnel.

Le conseil de fondation a fait appel à des conseillers juridiques externes pour mener une enquête contre l'ancien président de l'organe. Dans une déclaration que Blick s'est procurée, le chef du WEF nie les accusations en bloc. Peu importe l'issue de cette affaire, cette démission restera pour lui un désastre personnel. Klaus Schwab s'est également vu infliger une sorte d'interdiction d'accès au siège du WEF. Habitant à quelques mètres de là, il voit tous les jours ses anciens collaborateurs défiler sous ses fenêtres. 

Une interdiction d'accès limitée

Le WEF s'exprime maintenant pour la première fois sur l'interdiction d'accès de son fondateur: Klaus Schwab est actuellement autorisé à pénétrer sur le site du WEF, étant toujours en possession de son badge d'accès. En revanche, l'accès à son lieu de travail lui reste interdit. «Comme il n'est plus président, il ne peut plus utiliser son bureau», précise le WEF à Blick. Depuis sa démission, Klaus Schwab n'occupe plus de poste au sein du Forum, raison pour laquelle il ne peut plus utiliser les «ressources» du WEF.

La Villa Mundi, qui se trouve à quelques mètres seulement du siège du WEF et du domicile de Klaus Schwab, est également concernée par cette interdiction. Le WEF a acquis cette luxueuse propriété avant la pandémie de Covid-19. Elle a été rénovée sur plusieurs années et a ouvert ses portes en 2023 pour accueillir des réunions et des conférences.

La Villa Mundi est explicitement mentionnée dans la lettre des lanceurs d'alerte anonymes. Hilde Schwab, l'épouse de Klaus Schwab, aurait exercé un strict contrôle sur le bâtiment, selon le rapport du «Wall Street Journal». Certaines parties de la luxueuse propriété seraient utilisées à des fins privées, uniquement réservées pour la famille.

«Ni moi ni Hilde ne l'avons jamais utilisée»

Le fondateur du WEF conteste ces accusations. «Depuis que la villa existe, ni moi ni Hilde ne l'avons jamais utilisée à des fins qui ne sont pas liées aux intérêts du Forum», affirme Klaus Schwab dans sa déclaration écrite. Selon le «Wall Street Journal», le Forum a payé environ 30 millions de dollars pour l'achat du terrain et 20 millions de dollars supplémentaires pour la rénovation de la villa. Hilde Schwab a supervisé la rénovation de la propriété construite en 1950.

C'est l'un des nombreux épisodes de la lutte pour le pouvoir sur les rives du Léman. En attendant, le dernier chapitre est loin d'être écrit. L'avenir nous dira quel sera l'héritage de Klaus Schwab au WEF, dont il voit le siège tous les jours.

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