Pour s'assurer un bénéfice intéressant
Vous souhaitez vendre votre maison? Voici les erreurs à éviter absolument

Vendre sa maison, c'est s'assurer un bénéfice substantiel... en principe. Car les propriétaires peuvent commettre de nombreuses erreurs. Jonas Wiesel, CEO de Realadvisor, parle du timing, du prix et de ce que peut apporter un agent immobilier.
Publié: 09.07.2025 à 07:05 heures
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La vente d'une maison peut rapporter un bénéfice intéressant, à conditions de ne pas tomber dans certains pièges...
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Dorothea Vollenweider

Depuis plusieurs années, les prix de l’immobilier en Suisse ne cessent de grimper. En règle générale, vendre sa maison permet de réaliser un joli bénéfice. Pourtant, de nombreuses erreurs peuvent coûter cher aux propriétaires et réduire le gain espéré de plusieurs centaines de milliers de francs. Selon les experts du secteur, il est souvent risqué de se lancer seul dans une vente immobilière.

C'est également l'avis de Jonas Wiesel, CEO de Realadvisor. La plateforme immobilière évalue gratuitement les biens immobiliers dans toute la Suisse. Son outil d'évaluation en ligne s'appuie sur une vaste quantité de données basée sur les prix des transactions.

Sur le site, les propriétaires peuvent entrer l’adresse de leur bien, l’année de construction, la surface habitable et d’autres informations comme les rénovations effectuées. En quelques minutes, une estimation de la valeur du bien est générée. Plus la région est densément peuplée, plus l’évaluation est précise. «Mais cela ne remplace pas un agent immobilier», précise Jonas Wiesel.

Une annonce en ligne? Insuffisant

«Pour obtenir un bon prix, publier une annonce en ligne ne suffit pas», poursuit le CEO. Il faut une stratégie de vente claire et un bon timing. «Il faut créer une impulsion», explique-t-il. L’idéal est de susciter l’intérêt de plusieurs acheteurs potentiels en même temps, ce qui peut faire monter les enchères. «Dans de bonnes conditions, un bien peut se vendre au-dessus du prix affiché.»

La préparation joue aussi un rôle crucial. Chaque détail compte et peut avoir un impact réel sur le prix final. Le jardin doit être soigné, la maison propre, les petites réparations effectuées. «Cela peut vraiment faire la différence», insiste Jonas Wiesel. «Les acheteurs doivent pouvoir s’imaginer vivre dans la maison, ressentir qu’elle a été bien entretenue.»

Un intérieur propre et ordonné inspire confiance et peut inciter à faire une offre rapidement. Cela peut même influencer positivement le montant proposé. Il est donc judicieux de tondre la pelouse, tailler la haie et ranger les pièces avant de prendre les photos de l’annonce. Le salon et la chambre des enfants doivent être en ordre. Un canapé abîmé n’a rien à faire sur les images de vente. Aux Etats-Unis, il est courant de faire appel à des spécialistes du «home staging», qui réaménagent entièrement les logements avant leur mise en vente.

L'expérience fait défaut

«La plupart des propriétaires ne vendent qu’une seule maison dans leur vie», rappelle Jonas Wiesel. Même si l’on a une vague idée du marché, l’expérience manque souvent chez les privés. Un courtier professionnel connaît les particularités locales et les prix réellement pratiqués. Il est recommandé de faire appel à un agent bien implanté dans la région, car il saura adapter la stratégie à la réalité du terrain.

Les courtiers facturent généralement une commission entre 2 et 3% du prix de vente. Pour une maison vendue 1,5 million de francs, cela représente entre 30'000 et 45'000 francs. C’est un montant important. «Mais cela vaut la peine, car un bon courtier permet souvent d’obtenir un prix de vente nettement supérieur», estime l'expert. Selon lui, un professionnel peut faire grimper le prix de plusieurs centaines de milliers de francs.

Un écart de prix énorme

Même s'il y a encore peu de chiffres disponibles en Suisse, une étude menée en 2021 par l’Office cantonal de la statistique de Genève révélait que les maisons vendues par un courtier se négociaient en moyenne 22% plus cher que celles vendues directement par les propriétaires. Pour les appartements, l’écart atteignait 19%. Ainsi, une maison estimée à 1,5 million pourrait être vendue avec un gain de 330'000 francs. Un appartement d’un million pourrait rapporter jusqu’à 190'000 francs de plus.

Mal préparer la vente revient donc à renoncer à un bénéfice potentiel important. «Un bien mal présenté attire moins d’acheteurs, reste plus longtemps en ligne et finit souvent par être vendu à un prix réduit», explique encore Jonas Wiesel. Le vendeur y perd du temps, mais surtout beaucoup d’argent, parfois sans même s’en rendre compte.

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