Ils réclament 75 millions
La Jeunesse socialiste poursuit le patron d'UBS Sergio Ermotti

Sergio Ermotti a des poursuites sur le dos. La Jeunesse socialiste poursuit le patron d'UBS pour 75 millions de francs. Le parti se fait-il de la publicité à peu de frais sur le dos d'Ermotti?
Publié: 25.07.2025 à 22:30 heures
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Dernière mise à jour: 25.07.2025 à 22:36 heures
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La Jeunesse socialiste zougoise a déposé une poursuite contre Sergio Ermotti.
Photo: Keystone
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Patrik Berger

La Jeunesse socialiste fait sensation avec une action provocatrice: le parti a engagé une procédure auprès de l'office des poursuites du canton de Zoug contre le patron de l'UBS Sergio Ermotti. Elle poursuit le Tessinois pour 75 millions de francs. Le motif: «Frais occasionnés par la pollution climatique», comme le rapporte le portail en ligne Watson.

Qu'est-ce qui se cache exactement derrière ce coup d'éclat? Avec cette poursuite, la Jeunesse socialiste veut faire de la publicité pour son initiative sur l'impôt sur les successions, qui sera soumise au vote le 30 novembre. «Les super-riches comme Ermotti doivent de l'argent à la société parce qu'ils détruisent les bases de notre vie», déclare la présidente Mirjam Hostetmann. Elle critique le rôle de l'UBS dans les investissements fossiles. Selon elle, une ne partie de sa fortune devrait donc être utilisée pour lutter contre la crise climatique.

«Cas typique d'abus de droit»

La Jeunesse socialiste a-t-elle le droit de poursuivre Ermotti? Oui, estime Urs Saxer, spécialiste du droit des médias. En tant que CEO d'UBS, Ermotti est un personnage public, il doit accepter plus de choses que les personnes privées. Le professeur de droit Samuel Baumgartner porte un jugement critique sur cette action. «C'est un cas typique d'abus de droit. La Jeunesse socialiste utilise la procédure de poursuite, non pas pour obtenir une somme d'argent, mais pour obtenir quelque chose sur le plan politique», estime-t-il.

Sergio Ermotti devrait prendre l'attaque des jeunes socialistes avec calme et philosophie. En tant que patron de l'UBS, le Tessinois est l'un des chefs d'entreprise les plus connus de Suisse et sa célébrité l'expose de temps à autre à la critique, voire à l'hostilité. Le salaire d'Ermotti, par exemple, fait volontiers tourner les têtes, bien qu'il ne soit généralement pas le CEO le mieux payé d'une entreprise suisse. A titre de comparaison, il a gagné 14,9 millions de francs en 2024, tandis que le patron de Novartis Vas Narasimhan a touché une rémunération totale de 19,2 millions de francs.

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