Après 27 ans de WEF, Bill Browder en a marre. L’entrepreneur britannique et militant des droits de l’homme ne se présentera pas comme d’habitude dans les halls du forum économique. La raison: y assister coûte trop cher. «Ils ont augmenté mes frais de participation à 250’000 dollars. C’est trois fois plus qu’avant», s’agace-t-il sur Twitter.
Le porte-parole du forum, Adrian Monck, a apporté des explications auprès du site d’information semafor. Par le passé, Bill Browder était venu en tant que CEO de sa société, Hermitage Capital Management. Mais on voulait réserver les billets gratuits aux personnes ayant «beaucoup moins de ressources financières». Cela n’empêche pas le milliardaire de se rendre quand même à Davos.
«Je suis ici pour m’engager à ce que les 350 milliards de dollars russes gelés soient utilisés pour la défense de l’Ukraine», a-t-il tweeté. Des rencontres avec différents représentants de l’opinion publique mondiale, les médias et des personnalités influentes seraient déjà organisées – en dehors du site du WEF, bien sûr.
«La Russie est un endroit criminel»
Bill Browder conclut son tweet avec un clin d’œil: «Les Russes sont heureux.» Par le passé, il a régulièrement critiqué le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. De manière générale, il s’est agacé des gouvernements autocratiques et de leurs liens avec les entreprises et les organisations à but non lucratif qui se présentent à Davos année après année.
«J’ai commencé à y aller pour défier publiquement les représentants des gouvernements au Forum. Ils ont demandé aux gens d’investir en Russie. Je voulais dire à tout le monde à quel point c’était dangereux et quel genre d’endroit criminel c’était. Pour que les gens évitent la Russie.»
Avocat arrêté, torturé et tué en Russie
Le Britannique parle en connaissance de cause. Il était autrefois considéré comme l’un des plus grands investisseurs du pays dirigé par Vladimir Poutine. Avant de se retrouver dans les rouages de la corruption russe: il a vu son avocat être arrêté, torturé et tué.
Bill Browder a écrit deux livres sur le système complexe de corruption en Russie: «Red Notice» et «Freezing Order», paru l’année dernière. Cette année, les oligarques, les entreprises et les dirigeants politiques russes n’ont pas été invités au WEF.