Balancé par un collègue
Ignazio Cassis avoue avoir commis un terrible larcin dans sa jeunesse

En 1989, un homme âgé de 27 ans empoche deux cassettes vidéo de la Migros. Cet homme en question est désormais connu de tous, car il siège au Conseil fédéral.
Publié: 16:59 heures
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Le conseiller fédéral Ignazio Cassis assume une erreur qu'il a commise il y a 36 ans.
Photo: keystone-sda.ch
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Deborah Bischof

Nous sommes en 1989 dans la commune tessinoise de Morbio Inferiore. Peu avant 15h30 dans une Migros, un client glisse deux cassettes vidéo dans sa poche. Il paie ensuite d'autres achats à la caisse et quitte le magasin sans payer les cassettes. 

Le gérant alerte alors la police. Elle interpelle le jeune homme et l'interroge: le garçon dit n'être qu'un étudiant. C'est l'histoire que raconte l'ancien conseiller national Christoph Mörgeli (UDC) dans «Weltwoche».

Cette histoire pourrait n'être qu'une broutille insignifiante, mais le jeune homme en question n'est pas n'importe quel citoyen. En effet, il s'agit de l'actuel conseiller fédéral Ignazio Cassis, d'après «Weltwoche» et le journal tessinois «Mattino della Domenica».

Un soi-disant étudiant

Ignazio Cassis avait alors 27 ans, vivait dans la commune tessinoise de Sessa et s'était fait passer pour un étudiant lors de son interrogatoire par la police. Pourtant, à l'époque, il avait déjà passé son examen de médecine et travaillait comme médecin assistant.

Pour Christoph Mörgeli, il est donc clair que cet acte est bien plus qu'une erreur de jeunesse. Ignazio Cassis était déjà un «universitaire formé qui s'était vu confier une activité médicale à responsabilité à l'hôpital cantonal de Lugano», attaque-t-il.

L'intéressé a rapidement réagi et n'a pas empêché la publication de cet article compromettant, bien qu'il aurait pu le faire en invoquant le «droit à l'oubli». A la place, il a opté pour une fuite en avant.

Il dit regretter cet incident, mais que celui-ci concerne sa vie privée il y a 36 ans, a-t-il déclaré au «Weltwoche». Et d'ajouter: «C'était une erreur pour laquelle je me suis excusé à l'époque auprès du directeur. Malheureusement, on fait des erreurs dans la vie, moi le premier». Le département des affaires étrangères nous a confirmé cette prise de position.

Cerise sur le gâteau: Ignazio Cassis avait fini par payer les fameuses cassettes, et la police avait classé l'affaire. Nous ne savons pas si une plainte pénale avait été déposée.

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