L'industrie horlogère suisse s'affaiblit. En 2024, elle a essuyé un revers cuisant: 1,6 million de montres de moins que l'année précédente ont été exportées, ce qui s'explique entre autres par l'effondrement des ventes en Chine. Seuls les Etats-Unis permettent encore de faire tourner les affaires, mais la menace des droits de douane pèse désormais sur l'industrie.
Les montres ont-elles besoin de plus de soutien politique? Nos sept conseillers fédéraux comptent parmi leurs meilleurs ambassadeurs: ils voyagent dans le monde entier et sont constamment photographiés. Leurs poignets sont de véritables vitrines pour des modèles en tous genres.
Alors quels sont les modèles choisis par Elisabeth Baume-Schneider, Guy Parmelin et consorts? Qui a un flair particulier pour les montres de luxe? Et qui préfère miser sur des montres étrangères. Blick s'est intéressé aux poignets de nos conseillers fédéraux.
La patriote locale
La ministre de l'Intérieur Elisabeth Baume-Schneider est originaire du Jura, l'un des bastions de l'horlogerie suisse. Il n'est donc pas étonnant que l'ancienne conseillère d'Etat porte des montres fabriquées à seulement quelques pas de chez elle.
EBS porte deux montres différentes en alternance. Elles proviennent toutes deux de la marque Aerowatch, dont le siège se trouve à Saignelégier (JU). Ce village n'est situé qu'à quelques kilomètres du domicile de la socialiste. L'un des deux modèles n'est aujourd'hui disponible qu'en seconde main, pour un prix d'environ 1700 francs.
L'ambassadrice idéale
Qui de mieux placé que Karin Keller-Sutter pour être ambassadrice des technologies de pointe de l'industrie horlogère suisse? La présidente de la Confédération bénéficie actuellement d'une grande attention, et ce dans le monde entier.
Lors de ses apparitions internationales, elle a pris soin d'exhiber à son poignet ce que l'horlogerie suisse a de mieux à offrir. La ministre des Finances semble être une véritable fan des montres de luxe. Elle ne porte que des modèles élégants équipés des technologies de précision suisses.
Lorsqu'elle s'est rendue le 1er août à New York pour hisser le drapeau suisse, KKS arborait une Rolex. Cette même Rolex brillait également lors son entretien avec la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Si la ministre des Finances a dû annoncer d'importantes coupes dans le budget de la Confédération, elle ne semble pas avoir besoin de faire des économies dans sa vie privée. Au cours des dernières années, de nombreux modèles différents ont défilé sur le poignet de conseillère fédérale. Parmi eux, plusieurs montres Rolex, dont le modèle Explorer (qui coûte 12'100 francs), deux modèles Panerai, trois montres Rado et une Cartier. Des montres, dont la valeur équivaut à celle d'une voiture plus que correcte.
Le ministre hors du temps
Depuis plusieurs années, Albert Rösti a renoncé à porter une montre lors de ses apparitions publiques. Le ministre des Transports est le seul membre du gouvernement fédéral à se déplacer sans horloge au poignet. Cependant, sur des photos plus anciennes, il portait, en tant que président de l'Union démocratique du centre (UDC), une montre fantaisie de Calvin Klein.
L'outsider
Beat Jans est le seul conseiller fédéral à ne pas porter de montre suisse la plupart du temps: lors de ses apparitions publiques, le ministre de la Justice porte souvent un modèle de la marque japonaise Citizen d'une valeur de plusieurs centaines de francs.
La région de Bâle n'est certes pas un centre de production horlogère, mais avec Oris de Hölstein (BL) ou Dubois de Bâle, il y aurait bien des alternatives locales pour le poignet de Beat Jans. De temps en temps, il porte aussi une montre de la marque qui a relancé l'industrie horlogère suisse après la crise des années 1970: Swatch! Le modèle, la Swatch Irony, date de la fin des années 2000.
Le conseiller fédéral fidèle
Simple, élégant et discret: le ministre de l'Economie Guy Parmelin mise sur une montre automatique de la maison Longines. Cette filiale de Swatch fait partie des plus anciennes marques horlogères suisses. Elle fabrique à Saint-Imier (BE) des garde-temps mécaniques ainsi que des montres à quartz pour des prix moyens à élevés. Cela fait maintenant plusieurs années que le Vaudois arbore la même montre.
L'homme terre-à-terre
Le ministre de la Défense Martin Pfister porte une montre très élégante. Il s'agit d'un modèle «Swiss made» de la marque lifestyle Christ, qui est uniquement disponible en seconde main.
A l'intérieur, un mouvement de masse fait un agréable tic-tac. La montre, si elle est encore trouvable, peut être achetée pour seulement quelques dizaines de francs. Jadis conseiller d'Etat du très riche canton de Zoug, Martin Pfister a visiblement toujours gardé les pieds sur terre.
Le plus high-tech
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis ne met pas toujours en avant l'industrie horlogère suisse lorsqu'il se rend à l'étranger. En pour cause: le Tessinois porte souvent une montre connectée de la société française Withings, produite en Extrême-Orient.
Il est ainsi le seul à se déplacer avec une montre numérique, qui mesure entre autres les données de santé. Mais Ignazio Cassis possède également une montre mécanique suisse, de la marque Oris.