«Je me suis sentie forcée»
Graves accusations contre l'école de tantra zurichoise Bodywork Center

Le Bodywork Center de Zurich fait l'objet de critiques. D'anciens participants font état de pratiques très douteuses et de dépassements de limites pendant leur formation. Des reproches que l'école rejette en bloc. D'après elle, 95% des participants seraient satisfaits.
Publié: 18:05 heures
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Dernière mise à jour: 18:18 heures
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Le Bodywork Center de Zurich est accusé de dérives lors de formations. L’école rejette les critiques. (Image prétexte)
Photo: Shutterstock
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Flavio Paolo Razzino

D'anciens élèves portent de graves accusations contre le Bodywork Center de Zurich, selon SRF Impact. Il est notamment question d'expériences très problématiques lors de leur formation de masseurs tantriques. Il s'agit d'une approche corporelle issue du tantra, une voie spirituelle ancestrale née en Inde et au Tibet. Bien qu’il puisse inclure une dimension sexuelle, sa finalité principale réside dans l’éveil sensoriel et l’activation de l’énergie intérieure.

Beaucoup décrivent une violente pression du groupe, le manque de limites ainsi que l'abus de pouvoir du directeur de l'école. Lors du cours d'introduction, par exemple, des exercices intimes se seraient succédé: masturbation en groupe le premier jour, attouchements génitaux réciproques le deuxième jour et attouchements anaux le troisième jour. Le choix du partenaire aurait été tiré au sort.

«L'atmosphère était particulièrement pesante»

Contacté, le Bodywork Center souligne que le volontariat est un principe clé de sa formation. Ainsi, ceux qui ne souhaitent pas participer peuvent se retirer à tout moment. 

Mais les participants, eux, rapportent qu'un refus n'était pas du tout bien vu. Une diplômée raconte la pression qu'on lui a mise pour qu'elle reste présente dans la pièce lors d'exercices de «fisting anal». «Même si je ne ne voulais pas y participer, je me suis sentie forcée. L'atmosphère était particulièrement pesante», confie-t-elle.

De son côté, Le directeur de l'école conteste que cette pratique fasse partie du cours. D'anciennes élèves, qui ont été victimes d'agressions sexuelles par le passé, racontent en outre qu'elles ont été traumatisées lors de certains cours. Des spécialistes comme Brigitte Kämpf, de l'association Frauenberatung sexuelle Gewalt (Conseil aux femmes qui ont vécu des violences sexuelles), mettent en garde dans le rapport contre les retraumatisations dans de tels contextes.

La direction rejette les reproches

Le spécialiste en sciences des religions Rafael Walthert reconnaît même dans l'institution des structures semblables à celles d'une secte: une figure de proue charismatique, des hiérarchies claires et une volonté de se détacher des conventions sociales de l'extérieur. Les examens au cours desquels les participants devaient masser le directeur de l'école ou sa partenaire, sans contrôle externe, sont également très critiqués.

De son côté, le centre rejette ces reproches. Il renvoie à des normes éthiques claires et souligne que 95% des apprenants sont satisfaits. Néanmoins, la direction reconnaît avoir commis des erreurs par le passé dans la gestion de la proximité, des rôles et du pouvoir entre eux et leurs élèves.

Victime ou témoin d’une agression sexuelle?

Et pour les jeunes:

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