Les mouvements qui ont organisé la manifestation pro-palestinienne samedi dernier à Berne dénoncent les violences policières dont elles ont été victimes. Ils estiment à au moins 326 le nombre de blessés au sein des manifestants.
Dans un communiqué commun publié mercredi, la trentaine d'organisations livre son récit des heurts qui ont secoué la capitale. «Ayant constaté un traitement médiatique biaisé, nous voulons rétablir notre version des faits», ont-elles écrit. Parmi les signataires, on retrouve notamment l'organisation Waves of Freedom, qui gérait l'organisation de la flottille suisse vers Gaza.
Les organisateurs dénoncent une «brutalité sans commune mesure» de la part de la police bernoise au moment où les manifestants retournaient en direction de la gare. «D'un côté, un canon à eau est utilisé, de l'autre spray au poivre et matraques pleuvent indistinctement sur le cortège». Selon le communiqué, de nombreuses blessures ont été causées par cet épisode, qui a séparé la manifestation en deux.
Nasse problématique
Une partie sera alors «nassée» par la police pendant près de douze heures, ont déclaré les organisateurs. Ils estiment que les manifestants ont été privés de leurs droits fondamentaux durant ce laps de temps.
Aucun accès aux toilettes n'a été autorisé, aucune nourriture n'a été distribuée et le nombre de bouteilles d'eau donné était insuffisant, fait savoir la coalition d'organisations. Des cas d'hypothermie ont également été recensés au sein de la nasse. Les organisations signataires exigent désormais une protection rigoureuse du droit de manifester et une enquête «immédiate, indépendante et impartiale» sur les agissements de la police samedi dernier.
Gestion défendue
Le gouvernement de la Ville de Berne estime, même après coup, qu'il était juste de tolérer dans un premier temps la manifestation non autorisée. Le Conseil municipal l'a fait savoir mercredi après une réunion en présence de la police cantonale.
Les autorités ont été informées en permanence de l'intervention de la police et l'ont soutenue. Le Conseil municipal estime qu'en tolérant la manifestation dans un premier temps, il a tenu compte de l'importance de la liberté d'expression. Il juge d'autant plus décevant qu'une minorité de personnes prêtes à recourir à la violence ait cherché à provoquer une escalade ciblée.
Le gouvernement espère que les responsables seront amenés à rendre des comptes, mais le traitement minutieux de tous les événements prendra encore un certain temps. Les débordements de samedi seront également abordés jeudi au législatif de la ville de Berne à la demande de plusieurs partis.
Romands en nombre
La plupart des personnes contrôlées par la police samedi (environ 80%) venaient d'autres cantons que Berne, dont une partie considérable de Suisse romande. En outre, la moitié des 536 personnes arrêtées et contrôlées étaient des femmes, a indiqué la police cantonale, confirmant des informations des journaux Tamedia.