Gare en retard au bout du Léman
Les CFF réfutent les critiques des politiques genevois

Les CFF n'ont pas aimé les critiques des députés genevois publiées par Blick, en lien avec le retard de plusieurs années du chantier de la gare du bout du Léman. L'ancienne régie fédérale leur répond.
Publié: 28.11.2023 à 18:01 heures
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Pour les CFF, les deux projets décidés permettront d’assurer une bien meilleure capacité à Genève que le précédent projet de gare souterraine.
Photo: Keystone
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Antoine HürlimannResponsable de l'actualité de L'illustré

Les CFF et ses partenaires étatiques n’ont pas goûté aux critiques formulées sur nos plateformes par des élus genevois. Ceux-ci réagissaient au nouveau projet de modernisation de la gare du bout du Léman qui devrait durer trois ans de plus que le précédent, soit jusqu’en 2038.

De quels propos parle-t-on exactement? De ceux de François Baertschi, député du Mouvement citoyens genevois (MCG) au Grand Conseil: «Les CFF sont une organisation rigide, davantage dans le diktat que dans le dialogue!» Et de ceux de l’élue socialiste Jennifer Conti: «Le retard des CFF est regrettable, car il représente un frein considérable au développement de la mobilité douce dans notre canton, tel que souhaité par la population genevoise.»

Il faut encore citer la saillie de son camarade, Matthieu Jotterand: «Il y a aussi le problème du morcellement des travaux. On les fait bout par bout, gare par gare, mais on manque de vision d’ensemble.» Enfin, pour être complet, voici le verbe du député libéral-radical Murat Alder: «Je ne peux que déplorer qu’une génération entière doive attendre la gare souterraine de Cornavin!»

«Une grande nouveauté!»

C’est l’heure de la riposte. «À la lecture des réactions dans vos colonnes, nous remarquons que certains n’ont pas réalisé l’ampleur du projet et de l’amélioration à long terme des capacités ferroviaires à Genève, écrit dans un courriel Frédéric Revaz, porte-parole des CFF. C’est une grande nouveauté! Les deux projets décidés permettront d’assurer une bien meilleure capacité à Genève que le projet de gare souterraine initial.»

Selon le communicant, reprocher à son employeur un «diktat» et un manque de dialogue est un faux procès. «C’est tout le contraire: les CFF collaborent avec les commanditaires (Ville, canton, Office fédéral des transports) et réalisent les différentes études à leur demande. On ne peut pas faire plus collaboratif que ce processus politique.»

Travail sur ordre de Berne

Toujours d’après Frédéric Revaz, Genève a bénéficié de nombreux investissements dernièrement: CEVA, Léman Express, nouveau bâtiment de gare, modernisation Genève-La Plaine, etc. «C’est une région où de nombreux investissements sont concentrés», appuie-t-il.

Concernant un soi-disant manque de vision maintenant, «ces deux projets, gare souterraine et modernisation de la plateforme ferroviaire, visent très précisément à assurer une capacité à très long terme (près de 60 ans)», assure le porte-parole. Ce dernier, en conclusion, rappelle que les CFF travaillent sur le mandat du Parlement et de la Confédération. Une manière polie de déplacer le viseur des critiques sur Berne.

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