Une grande fête et 200 invités présents: ce jeudi, une célébration marquera les 150 ans du Tribunal fédéral à Lausanne. Parmi les invités, des représentants de haut rang, dont le conseiller fédéral Beat Jans, le président du Tribunal fédéral François Chaix, la présidente du Conseil national Maja Riniker et le président du Conseil des Etats Andrea Caroni.
Les journalistes et autres représentants des médias sont également les bienvenus – mais sous conditions! Selon l’invitation, aucune image, son ou vidéo ne pourra être capté librement pendant la cérémonie. Une restriction étonnante, venant justement de l’institution chargée de garantir les libertés fondamentales, y compris celle de la presse. Il est du devoir des journalistes de transmettre des informations et il est d'usage que ceux-ci le fassent avec leur propre matériel.
Ici, c’est le Tribunal fédéral lui-même qui fournira les enregistrements. Une pratique qui interroge: que verra réellement le public, si tout passe par un filtre officiel? En ces temps de défiance croissante envers les institutions, la transparence devient pourtant essentielle – surtout lors d’un événement d’Etat.
Pas de capacité d'encadrement
Selon le Tribunal fédéral, il ne s’agit pas de censure, mais de raisons logistiques. Le lieu est exigu et l’accueil de plusieurs équipes médiatiques serait difficile à gérer, explique-t-on. De plus, l’événement se veut avant tout festif. Les autorités assurent toutefois que tout sera mis à disposition: les discours dans leur intégralité ainsi que du matériel audiovisuel officiel. Les journalistes présents pourront également poser des questions et réaliser des interviews avant ou après la cérémonie.
Le tribunal n'accepte pas le reproche de censure. Il ne s'agit évidemment pas d'une restriction de la liberté des médias – au contraire, affirme le Tribunal fédéral. «Nous avons tout intérêt à ce qu'il y ait des reportages.»