Flop des avions de combat
Le Parlement enquête sur les F-35: Viola Amherd bientôt sur le gril?

L'achat des avions de combat américains devrait coûter plus cher que prévu. Qui en est responsable? Une enquête doit le déterminer. Viola Amherd devra probablement y répondre.
Publié: 15:27 heures
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Qu'est-ce qui a mal tourné lors de l'achat des F-35?
Photo: ENNIO LEANZA
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Tobias Bruggmann

Si la Suisse achète le nouvel avion furtif américain F-35, elle devra peut-être mettre bien plus d’argent sur la table que prévu. Au lieu des six milliards de francs acceptés par le peuple en 2020, les États-Unis réclament entre 650 millions et 1,35 milliard de dollars supplémentaires. Le fameux prix fixe, souvent évoqué à l’époque par le Conseil fédéral sous la ministre de la Défense Viola Amherd, ne serait en réalité qu’«un malentendu», selon la partie américaine. 

Le Parlement veut maintenant tirer l’affaire au clair. La commission de gestion du Conseil national a lancé une enquête. La première séance est prévue immédiatement après les vacances d'été, rapporte la «NZZ». Le conseiller national socialiste (PS) David Roth dirige les investigations. Il ne veut pas révéler quand le groupe, composé de représentants de tous les grands partis, sera invité. Viola Amherd, qui a dirigé le Département de la défense (DDPS) jusqu’à fin mars, pourrait cependant en faire partie. 

De nombreux départs

«On remarque ces derniers temps de nombreux départs au sein du DDPS», souligne la conseillère nationale verte Manuela Weichelt, 58 ans. «Il semble évident qu’il faudra entendre ces personnes pour éclaircir cette affaire.» Outre Viola Amherd, l’ancien chef de l’armement et le responsable du projet F-35 ont également quitté l’administration. Le chef des Forces aériennes, Peter Merz, et le chef de l’armée, Thomas Süssli, sont eux aussi sur le départ.

Selon la loi sur le Parlement, les mêmes règles s’appliquent aux employés fédéraux en poste: ils sont tenus de répondre. Mais la commission n’a pas accès aux documents confidentiels du Conseil fédéral, tels que les procès-verbaux. Elle peut néanmoins demander à la Délégation des commissions de gestion d’en résumer le contenu.

Le conseiller national UDC Thomas Burgherr exige de pouvoir consulter le contrat, «ou du moins ses passages essentiels», déclare-t-il à la «NZZ». « Nous devons vérifier si le DDPS n'a pas parlé de prix fixe uniquement pour des raisons stratégiques.» Le Conseil fédéral, de son côté, entend négocier avec les Américains. Si cela échoue, il n’aura d’autre choix que de demander un crédit supplémentaire… ou d’acheter moins d’avions.

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