Viola Amherd, Thomas Süssli,...
Après le fiasco des F-35, ces cadres du DDPS s'éclipsent les poches pleines

L'achat des F-35 soulève des questions sur la responsabilité des hauts fonctionnaires du DDPS. Plusieurs dirigeants impliqués dans le projet ont quitté – ou s'apprêtent à quitter – leurs postes pour des emplois mieux rémunérés dans le secteur privé.
Publié: 17:58 heures
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La conseillère fédérale Viola Amherd et ses hommes de combat. Que deviennent-ils?
Photo: Keystone
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Raphael Rauch

L'achat de la flotte de F-35 devait coûter six milliards de francs à la Confédération. C'est en tout cas la promesse qui a été faite aux électeurs suisses lors de la votation sur l'acquisition de nouveaux avions de combat en septembre 2020.

Pourtant, le prix des F-35 devrait finalement être nettement plus élevé – l'augmentation pourrait s'élever à 1,3 milliard de francs. Alors que la Confédération continue de partir du principe d'un prix fixe, les Etats-Unis parlent d'un «malentendu».

Un envoyé spécial à Washington

La suite des événements n'est pas encore claire. Le Conseil fédéral a fait savoir qu'il s'efforçait de faire un effort diplomatique avec Washington. En effet, Berne a conclu le contrat F-35 directement avec le gouvernement américain. Il n'y a donc ni tribunal ni organe de conciliation auquel s'adresser.

L'envoyé spécial de la Suisse aux Etats-Unis, l'ambassadeur Gabriel Lüchinger joue désormais un rôle clé. Il doit négocier avec les Etats-Unis l'avenir du F-35. Gabriel Lüchinger était à Washington la semaine dernière.

Ils encaissent et prennent la poudre d'escampette

Différentes têtes sont responsables de la débâcle du F-35. En premier lieu, des collaborateurs de haut rang qui ont quitté le DDPS ou qui le quitteront bientôt:

  • Viola Amherd: L'ancienne cheffe du DDPS a terminé son mandat au Conseil fédéral le 28 mars dernier. C'est elle la responsable du fiasco des F-35. En tant que conseillère fédérale, elle percevait plus de 500'000 francs par année.
  • Thomas Süssli: Recevant plus de 400'000 francs par année, le chef de l'armée a l'un des salaires les plus élevés de la Confédération (classe 38) – seuls les conseillers fédéraux gagnent plus que lui. Thomas Süssli quittera son poste en fin d'année. Pour 2026, il prévoit de prendre un congé de plusieurs mois. «Je souhaite visiter différents écosystèmes de start-up dans le monde et mieux comprendre comment la technologie évolue», explique-t-il à la SRF.
  • Peter Merz: Le chef des forces aériennes touche environ 300'000 francs par an dans la classe de salaire 35. Il quittera l'armée fin septembre pour devenir CEO de Skyguide, la société publique de contrôle aérien, le 1er novembre. Il y percevra à l'avenir plus de 550'000 francs par an.
  • Darko Savic: Le directeur de l'armement travaillait depuis 2009 à l'Office fédéral de l'armement (Armasuisse) où il était responsable d'importants projets dans le domaine de la défense aérienne. Dans la classe de salaire 30, il percevait plus de 216'000 francs par an. Savic a quitté Armasuisse fin avril 2025 et travaille désormais chez Pilatus Flugzeugwerke AG à Stans. Il devrait y gagner davantage.
  • Peter Winter: Le vice-directeur d'Armasuisse pendant de nombreuses années a signé le contrat F-35 avec les prétendus prix fixes. Depuis, il dirige le bureau d'Armasuisse à Washington. Il y perçoit plus de 200'000 francs par an et se trouve donc dans la classe de salaire 29. A cela s'ajoutent des allocations pour le logement et le coût de la vie.
  • Martin Sonderegger: L'ancien chef de l'armement a pris sa retraite en août 2023. Il gagnait alors plus de 300'000 francs.

A cela s'ajoutent les lobbyistes du F-35 qui ont fait passer le contrat avec le gouvernement américain à grands frais, comme Hans-Jürg Käser, Jürg Kürsener ou Andreas Bantel. La communication avec le constructeur d'avions Lockheed Martin passe désormais par Urs Grob, qui lui aussi garde un silence de fer sur les difficultés actuelles.

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