Dès le 1er janvier, le Conseil fédéral comptera trois Romands: le président de la Confédération Alain Berset, Guy Parmelin et... Elisabeth Baume-Schneider, qui a créé ce mercredi la surprise en brûlant la priorité à Eva Herzog – la Bâloise était considérée comme favorite jusqu'à l'issue du scrutin, historique pour le Jura.
Car la citoyenne des Breuleux, née aux Bois, est la première conseillère fédérale issue de son canton. Blick a rencontré la nouvelle élue au gouvernement dans les travées du Palais fédéral, quelques minutes après son immense moment d'émotion.
Madame la Conseillère fédérale Baume-Schneider, c'est un grand jour pour le canton du Jura! Comment vous sentez-vous?
Extrêmement bien! Je m'étais battue pour obtenir ce siège, même si j'ai été la première surprise par le résultat du scrutin. Je suis aujourd'hui fière, reconnaissante – et j'ai surtout hâte de me mettre au travail.
La course était très serrée. Qu'est-ce qui a fait pencher la balance?
Les parlementaires pourront mieux vous répondre. Tout ce que je peux dire est que j'ai toujours été claire sur la façon dont je voudrais travailler, c'est-à-dire en prenant en compte tous les camps politiques. Car si je veux que les gens s'intéressent à moi, je dois moi aussi m'intéresser à eux.
Quelle a été la première réaction de votre famille?
«Wow, on ne s'y attendait pas!» Mais ils étaient très fiers - tout comme les nombreux Jurassiens qui se sont déplacés à Berne. Le Jura a toujours dû jouer des coudes, et nous montrons aujourd'hui que ce canton fait partie intégrante de la Confédération.
La Suisse alémanique ne vous connaît pas encore très bien. Comment comptez-vous conquérir les cœurs outre-Sarine?
Je ne devrai pas seulement montrer qui je suis, mais aussi comment je travaille et avec qui. Oui, je suis accessible et j'ai les pieds sur terre. Mais il ne faut pas me réduire à mes origines rurales. J'ai dirigé pendant quatre ans une haute école spécialisée à Lausanne. J'ai plusieurs cordes à mon arc, et je veux le prouver par mon travail.
Encore une dernière question: quelles sont vos faiblesses?
Oh, j'en ai probablement beaucoup. Je ne fais pas assez de sport. Et je dois perfectionner mon anglais – et mon italien!