Des millions piqués dans les poches des contribuables
Lisa Mazzone veut couper les vivres du Forum de Davos

Quelle suite pour le Forum économique mondial de Davos? La présidente des Vert-e-s Lisa Mazzone demande un «Bürgenstock du multilatéralisme».
Publié: 13:51 heures
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La cheffe des Vert-e-s Lisa Mazzone critique le Forum économique mondial de Davos.
Photo: KEYSTONE
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Raphael Rauch

Le fondateur du Forum économique mondial de Davos est sous pression. Le conseil de fondation du WEF a ordonné une enquête externe contre Klaus Schwab. Il aurait mélangé vie privée et vie professionnelle – des reproches qu'il conteste.

La cheffe des Vert-e-s Lisa Mazzone est depuis longtemps une épine dans le pied du WEF. Mais aujourd'hui, elle demande que la Suisse coupe les subventions pour le forum. La Confédération participe en effet chaque année aux frais de sécurité du Forum à hauteur de 2,55 millions de francs suisses. D'autres millions, payés directement ou indirectement par la Confédération et les cantons, viennent s'y ajouter. 

«Le WEF est une rencontre antidémocratique des super-riches, où l'on célèbre les Trump, Bolsonaro et Milei de ce monde. Klaus Schwab a touché un salaire de plusieurs millions. Les citoyens n'ont pas à subventionner cela avec l'argent des contribuables, déclare la cheffe des Vert-e-s au SonntagsBlick. Au lieu d'investir dans une entreprise familiale plus que douteuse, il vaudrait mieux investir l'argent du contribuable dans un Bürgenstock du multilatéralisme.»

La Suisse soumise au chantage américain?

Lisa Mazzone a annoncé que les Vert-e-s allaient déposer une intervention dans ce sens au Parlement: le Conseil fédéral devrait mettre en place une conférence au Bürgenstock pour discuter de l'avenir du multilatéralisme et de la coopération entre les Etats. «Le monde entier en profiterait, pas seulement l'élite économique de Davos». La cheffe des Vert-e-s estime que les coupes budgétaires de Trump dans les fonds destinés aux institutions de l'ONU met également en danger son site suisse à Genève.

En outre, Lisa Mazzone critique le fait que le Conseil fédéral n'ait jusqu'à présent pas présenté de plan pour s'engager en faveur de Genève: «Le marteau douanier de Trump montre comment la Suisse, en tant que petit pays, peut être soumise au chantage. Au lieu de se battre pour le multilatéralisme, la présidente de la Confédération fait de la lèche à l'administration Trump à Washington. Des règles qui s'appliquent à tous sont plus importantes que jamais. Nous devons protéger les citoyens du pouvoir des autocrates et des grandes entreprises. Au WEF, c'est le contraire qui se produit».

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