Dans le calme
Rassemblement à la gare de Morges, deux ans après la mort de Nzoy

La manifestation, qui a réuni entre 50 personnes selon la police et 300 selon les organisateurs, s’est déroulée dans le calme.
Publié: 30.08.2023 à 22:09 heures
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Dernière mise à jour: 30.08.2023 à 22:11 heures
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La manifestation, qui a réuni entre 50 personnes selon la police et 300 selon les organisateurs, s’est déroulée dans le calme.
Photo: keystone-sda.ch

Un rassemblement s’est tenu mercredi soir à la gare de Morges deux ans après le décès de Nzoy, un Zurichois de 37 ans tombé sous les balles d’un policier. Les participants ont brandi des portraits du défunt et réclamé «Justice for Nzoy».

Déployée devant l’entrée de la gare, une énorme banderole bleue donnait le ton en allemand: «Tués par la police suisse – le racisme tue», avec la photo de quatre hommes noirs – dont Mike et Nzoy – morts dans le cadre d’une intervention policière. «La vie des Noirs compte» assénait, plus loin, une autre banderole.

Lors du rassemblement – qui a réuni 50 personnes selon la police, 300 personnes selon les organisateurs -, les participants ont rendu hommage à Nzoy – notamment via un mini-concert de rap – et dénoncé les violences policières. Le rendez-vous visait à soutenir ceux qui se battent sans relâche depuis deux ans «pour que ce crime ne tombe pas dans l’oubli», indique un communiqué.

Procès réclamé

«Nous ne sommes même pas sûrs qu’un procès va avoir lieu et qu’il impliquera aussi les collègues du policier qui a tiré», a expliqué à Keystone-ATS, en marge de la manifestation, une membre de la coordination romande de solidarité avec Nzoy. La militante pointe aussi du doigt les difficultés de la famille à porter ce combat, le frère et la sœur de la victime ayant dû se justifier pour être reconnus comme partie civile.

«On aimerait un procès, un procureur qui fasse son travail, une presse plus impartiale et une famille mieux prise en compte», a résumé la militante. En 2021 sur ce quai de gare, les témoins qui ont appelé la police voulaient qu’on vienne en aide à Nzoy – qui était en crise et n’allait pas bien – pas qu’on lui tire dessus, a-t-elle ajouté.

Les militants ont demandé que le procès soit délocalisé dans un autre canton. Ils souhaitent également l’instauration d’une autorité indépendante de plainte – incluant des membres d’associations antiracistes – pour enquêter sur les violences policières.

Décédé sur place

Pour mémoire, Nzoy est tombé sous les balles d’un agent il y a tout juste deux ans. Selon l’enquête, la victime, qui souffrait de problèmes psychologiques, aurait menacé les policiers avec un couteau sur le quai de la gare. L’homme était décédé sur place.

Dans un premier temps, la police avait indiqué qu’elle l’avait immédiatement secouru. Les forces de l’ordre sont toutefois revenues sur cette version, expliquant que le premier geste de réanimation avait été prodigué par un infirmier présent sur les lieux, environ quatre minutes après le dernier tir.

Une instruction pénale a été ouverte et est toujours en cours. Les policiers et plusieurs témoins ont été auditionnés. Le Ministère public traite actuellement plusieurs réquisitions présentées en cours d’enquête, a-t-il indiqué à Keystone-ATS. A ce stade, il n’est pas possible de déterminer la date de clôture de l’instruction. La manifestation s’est déroulée dans le calme.

(ATS)

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