Ils sont contre «le génocide»
La Suisse réfléchit à offrir l'asile aux déserteurs israéliens

Même au sein de l'armée israélienne, la guerre à Gaza est fortement remise en question. Il y a de plus en plus de déserteurs et d'objecteurs de conscience israéliens. Le camp gauche-vert demande désormais au Conseil fédéral de protéger les personnes concernées.
Publié: 06:03 heures
|
Dernière mise à jour: 06:22 heures
Partager
Écouter
1/5
Selon l'ONU, les opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ont déjà fait plus de 60'000 morts.
Photo: Getty Images
RMS_Portrait_AUTOR_398.JPG
Daniel Ballmer

L’armée israélienne continue de semer la mort et la destruction. Selon l’ONU, les opérations militaires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ont déjà causé plus de 60'000 morts, en majorité des civils.

A cela s’ajoute le blocage de l’aide humanitaire. Mi-septembre, une commission de l’ONU a même évoqué un «génocide», visant directement le Premier ministre Benjamin Netanyahu: «Il est clair qu’il y a une intention d’exterminer les Palestiniens.»

Le plan Trump, un espoir?

Après le massacre du Hamas le 7 octobre 2023, Israël donne l’impression de mener une guerre de vengeance. Aujourd’hui encore, 48 otages restent aux mains de l’organisation palestinienne. Israël estime qu’une vingtaine d’entre eux seraient encore en vie, quelque part à Gaza.

Le plan en 20 points du président américain Donald Trump nourrit l’espoir d’une paix et d’une libération des otages. Mais sur le terrain, les hostilités se poursuivent sans répit.

Sanctions pour les déserteurs

Même au sein de l’armée israélienne, la poursuite de la guerre à Gaza est de plus en plus contestée. De nombreux témoignages évoquent des réservistes refusant de servir, estimant que l’objectif n’est plus la protection des citoyens israéliens ni la libération des otages. Dans certaines unités, 40 à 50% des soldats ne se seraient pas présentés. L’armée, elle, garde le silence et refuse de communiquer des chiffres.

Les déserteurs doivent souvent s’attendre à de lourdes sanctions: peines de prison répétées, exclusion sociale et stigmatisation, avertit le conseiller national des Vert-e-s Nicolas Walder. Avec un groupe de parlementaires de gauche et des Vert-e-s, il demande au Conseil fédéral de protéger les déserteurs et les objecteurs de conscience israéliens.

La Confédération doit offrir sa protection

Dans une motion, Nicolas Walder et ses collègues demandent que la Suisse examine avec bienveillance les demandes d’asile de ces personnes. Fidèle à sa tradition humanitaire et à ses obligations internationales, le pays doit leur offrir une alternative. Le Conseil fédéral devrait également rejeter toute éventuelle demande d’extradition de la part d’Israël.

Pour les motionnaires, soutenir ces personnes envoie un signal clair: «Le refus de participer à de graves violations du droit international n’est pas un crime, mais un acte de courage et de conscience.» 

Peu de demandes d'asile

Dans les faits, peu d’Israéliens ont demandé refuge en Suisse. Depuis le début de la guerre à Gaza, seuls 18 citoyens israéliens ont déposé une demande d’asile, précise le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Celui-ci ne donne toutefois pas d’informations sur leurs motivations.

Si les déserteurs risquent légalement des peines de prison, elles sont rarement appliquées. Les médias rapportent que les sanctions se limitent souvent à la pression sociale ou à de courtes détentions disciplinaires. Des mesures plus sévères seraient contre-productives, alors que l’armée fait face à un manque croissant de soldats.

Le Conseil fédéral a déjà décidé de soutenir les enfants palestiniens, mais sans succès jusqu’ici. Depuis plusieurs semaines, la Suisse tente de transférer 20 enfants blessés de Gaza vers des hôpitaux helvétiques. L’opération reste bloquée par l’insécurité persistante dans la région.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus