L'iconique soda n'intéresse plus les Suisses
«Nos clients demandent rarement du Coca-Cola»

Le Coca-Cola disparaît de plus en plus des cartes de boissons en Suisse. Les restaurateurs confirment une tendance à plus de suissitude dans les boissons. Malgré tout, le Coca-Cola original reste incontournable.
Publié: 14.06.2025 à 11:07 heures
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Dernière mise à jour: 14.06.2025 à 11:11 heures
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Jean-Claude Raemy et Patrik Berger

Coca-Cola fabrique peut-être 80% de ses produits distribués en Suisse directement dans le pays, mais dans l'esprit des gens, le fameux soda reste une boisson américaine. Et c'est là que le bât blesse. Des détaillants comme Denner, Migros et Aldi critiquent les prix fixés par Coca-Cola, les jugeant trop élevés, et préfèrent miser sur des alternatives. 

Les CFF ont également banni la boisson de leurs 120 restaurants ferroviaires. Désormais, les trains serviront du Vivi Kola bien suisse, venant d'Eglisau (ZH).

Les boissons locales s'imposent également dans la gastronomie classique. «Nous constatons depuis des années déjà une tendance au régionalisme dans les boissons», déclare Urs Pfäffli, directeur de Gastro Kanton Zürich. Cette tendance ne se limite pas à certaines marques ou à certains goûts.

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Certaines marques suisses comme le Tony Mate ou la bière Appenzeller sont devenues populaires grâce à la culture de la nuit
Alexander Bücheli de la Commission suisse des bars et clubs
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Maurus Ebneter, président de l'association des restaurateurs de Bâle-Ville, abonde dans le même sens: «Il y a dans certains secteurs de la gastronomie une tendance vers davantage de produits régionaux et artisanaux».

Dans la restauration branchée, on voit de plus en plus de limonades et de boissons type Coca mais venant de petits fournisseurs. «Certaines marques suisses comme le Tony Mate ou la bière Appenzeller sont devenues aussi populaires grâce à la culture de la nuit», explique Alexander Bücheli de la Commission suisse des bars et clubs (CSBC).

Pas de produits Coca-Cola sur le Säntis

Le Säntis (nom d'une montagne connue en Suisse orientale) par exemple, mise résolument sur des alternatives régionales. Dans les restaurants, on sert des boissons non alcoolisées des sources minérales Gontenbad. Au lieu de Coca-Cola, on y trouve du Goba Cola sur la carte des boissons. Le Fanta est remplacé par un Goba Orange.

Que pensent les clients de ces changements? «Il est très rare que nos clients demandent expressément du Coca-Cola», nous explique Daniela Räbsamen, responsable de la restauration chez les Säntisbahnen (entreprise qui exploite le téléphérique et le chemin de fer menant au sommet).

«Au lieu de miser sur un produit de masse global, nous voulons offrir à nos hôtes quelque chose qui correspond à la région et qui reflète nos valeurs», poursuit-elle.

La Compagnie de navigation sur le lac de Zurich (ZSG) a une autre stratégie. Dans les restaurants des bateaux, elle vend du Coca-Cola et de l'eau de Vals, qui provient également du groupe Coca-Cola. Mais aussi des boissons suisses comme l'eau Focus de Rivella, provenant de Rothrist (SO). Sur le Jungfraujoch, le Coca-Cola est inscrite sur la carte, mais aussi le Rivella ou le schorle aux pommes de Ramseier (jus de pomme gazeux).

Un Coca sur le Grütli

Cependant, la boisson n'est pas près de disparaitre complètement de nos tables. De nombreux consommateurs et consommatrices veulent garder l'original. Même sur le Grütli, la boisson gazeuse américaine se vend.

«En ce qui concerne les emballages réutilisables dans la restauration avec service et les bouteilles PET dans le secteur des plats à emporter, Coca-Cola est toujours, et de loin, la marque de boisson non alcoolisée la plus répandue», constate Maurus Ebneter.

Là aussi, Alexandre Bücheli est d'accord: «Coca-Cola Suisse continue à jouer un rôle important dans la vie nocturne, non seulement en tant que producteur de boissons, mais aussi en tant que sponsor». Les festivals et les entreprises culturelles, en particulier, ne peuvent pas se passer de la force de sponsoring du géant américain.

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