La Suisse assurera l'année prochaine la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Dans un discours jeudi à Vienne, le ministre des Affaires étrangères (DFAE) Ignazio Cassis a présenté les priorités helvétiques au Conseil permanent de l'organisation.
«La guerre menée par la Russie contre l'Ukraine viole gravement le droit international et fragilise notre sécurité commune. Elle plombe le consensus et limite l'action de l'OSCE», a relevé le conseiller fédéral dans son discours. Pourtant, malgré ces blocages, l'organisation reste indispensable, que ce soit par ses actions sur le terrain ou par sa capacité à réunir toutes les voix autour de la même table.
Dans ce contexte, la Suisse propose cinq priorités pour sa présidence. La première sera de s'engager pour une paix juste en Ukraine, fondée sur le droit international et les principes de l'Acte final d'Helsinki. La Confédération mettra son expérience de médiation au service du dialogue, de la confiance et de la sécurité.
Pour un dialogue ouvert
Dans la seule plateforme réunissant Europe, Etats-Unis et Russie, la Suisse favorisera ensuite un dialogue ouvert sur la sécurité, a souligné Ignazio Cassis. Elle encouragera la coopération sur la cybersécurité, les instruments politico-militaires et la prévention des conflits, en s'appuyant sur sa neutralité et sa tradition de facilitation.
La Suisse encouragera par ailleurs une gouvernance «centrée sur l'humain», grâce au lien entre science et diplomatie, notamment dans les domaines de l’eau, de l'énergie et de la sécurité numérique, a ajouté le Tessinois. Parallèlement, la Confédération renforcera le rôle des institutions démocratiques et la protection des libertés fondamentales. Elle soutiendra les missions de terrain et l'observation électorale de l’OSCE. La Suisse veillera enfin à préserver les instruments d'action essentiels de l'OSCE et à en assurer le financement.
Trois conférences internationales permettront par ailleurs de donner corps en Suisse à ces priorités: une en février contre l’antisémitisme, une autre en juin sur la diplomatie scientifique anticipative, et une troisième en septembre sur la cybersécurité, a rappelé Ignazio Cassis.