Le ministre de la Justice Beat Jans recommande un recours accru au bracelet électronique et à un système d’alarme pour surveiller les auteurs de violences envers les femmes. En Suisse, 18 femmes et filles ont été tuées par des hommes durant le premier semestre 2025.
«Aucun autre crime violent ne fait autant de victimes que la violence contre les femmes», a-t-il déclaré dans un entretien publié samedi par Schweiz am Wochenende.
Des essais de surveillance électronique sont en cours dans une dizaine de cantons, dont Neuchâtel. En juin 2023, le procureur général Pierre Aubert neuchâtelois avait toutefois prévenu qu'il fallait rester vigilant car le bracelet électronique peut générer «un faux sentiment de sécurité». «On ne peut pas mettre un gendarme tous les 400 mètres, prêt à intervenir en cas d'alarme», avait-il ajouté lors d'une conférence de presse organisée par les autorités cantonales peu après un féminicide.
L'exemple espagnol
L’Espagne sert de modèle pour la Suisse en matière de surveillance et d’alarme contre les violences faites aux femmes. Beat Jans, s’est lui-même rendu à Madrid pour s’informer sur les mesures de protection. Il estime qu’avec des lois efficaces et des outils technologiques, la Suisse peut elle aussi mieux protéger les victimes.
Jans est convaincu que les cantons et la Confédération investiront dans ce domaine. «Nous ne devons pas oublier que les conséquences de la violence domestique ont aussi un coût, en termes de soins aux victimes ou lorsque celles-ci sont en incapacité de travail», a encore pointé le ministre de la Justice.
Nouvelles mesures envisagées
Face à la hausse des féminicides, plusieurs mesures sont envisagées. En juin, une séance extraordinaire entre la Confédération, les cantons et les communes a conduit à la décision de combler les manques en matière d’hébergements d’urgence.
Par ailleurs, il est prévu de former davantage de spécialistes afin de renforcer la prévention de la violence dans les phases de séparation, comme l'a indiqué le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes en juin. Enfin, l'introduction d'une analyse systématique des cas de féminicides est également envisagée.
En automne déjà, le Conseil fédéral veut en outre soumettre le message pour une révision de la loi sur l'aide aux victimes – plus tôt que prévu initialement. Selon Beat Jans, les victimes devraient ainsi avoir immédiatement accès à des spécialistes dans les hôpitaux afin de préserver les preuves.