Les huit aéroports régionaux pourraient être fortement touchés par les économies planifiées par la Confédération. Le président du conseil d'administration de l'aéroport des Eplatures à La Chaux-de-Fonds (NE), Didier Berberat, tire la sonnette d'alarme et estime que Skyguide doit coûter moins cher. «Les menaces sont assez sérieuses. La pérennité de l'aéroport des Eplatures est questionnée», a déclaré à Keystone-ATS Didier Berberat, confirmant une information parue mardi dans Arcinfo.
Avec le programme fédéral d'économies, l'aéroport pourrait perdre 40% de ses recettes. Sur les 1,4 million qu'il touche actuellement de la Confédération, 657'000 francs sont directement transférés à Skyguide, qui assure notamment des prestations en lien avec la météo. «Le potentiel d'économies chez Skyguide, une grosse machine qui coûte cher, est important», a ajouté Didier Berberat, ex-conseiller aux Etats neuchâtelois.
«On oublie que les aéroports régionaux jouent un rôle important pour délester les grands aéroports et aussi en terme de politique régionale pour favoriser le développement économique. En s'attaquant financièrement à eux, on supprime ou réduit fortement l'offre des régions périphériques au profit des grands centres», a expliqué le président du conseil d'administration. Les huit aéroports régionaux vont se réunir début septembre pour préparer un argumentaire. Ils attendent le message du Conseil fédéral et vont rencontrer à l'automne la commission des finances du Conseil des Etats.
Nouveaux hangars: projet gelé
A La Chaux-de-Fonds, en attendant les décisions fédérales, le projet de construction de nouveaux hangars aux Eplatures a été gelé, a fait savoir Arcinfo. Si les mesures d'économies fédérales sont maintenues, «il est difficile d'envisager que les trois actionnaires publics (ndlr: Ville de La Chaux-de-Fonds, Ville du Locle et canton de Neuchâtel) se substituent à la Confédération», a ajouté Didier Berberat. Une recherche de fonds du secteur privé est en cours.
La suppression du contrôle aérien professionnel pourrait être envisagée. Le risque est que certains clients pourraient renoncer à utiliser Les Eplatures pour des vols d'affaires ou de vacances. «La perte financière serait importante», a expliqué le président du conseil d'administration.
Actuellement, quatre contrôleurs aériens professionnels sont employés par l'aéroport. Ils consacrent 65% de leur temps à cette tâche. Pour le reste, ils officient comme pompiers, nettoient ou déneigent la piste.