L'Europe commence à s'inquiéter face à une épidémie de coqueluche. Ces dernières semaines, les autorités sanitaires de différents pays ont enregistré une augmentation massive des cas.
La Suisse n'est pas épargnée: dans le canton de Neuchâtel, l'infection hautement contagieuse des voies respiratoires a fait rage dans six crèches. Parmi les personnes infectées, on compte de nombreux enfants en bas âge.
«La coqueluche circule. Nous demandons à toutes les personnes en contact avec des enfants de moins de six mois d'être vigilantes», déclare Laurent Kaufmann, médecin cantonal de Neuchâtel, dans les colonnes du journal «Le Temps». Il ajoute qu'une trentaine de cas ont été enregistrés dans les six crèches et que deux enfants ont dû être hospitalisés.
Les adultes transmettent les bactéries
En règle générale, l'infection par la coqueluche est bénigne. Au début, des symptômes grippaux non spécifiques apparaissent, puis la toux s'accompagne d'expectorations muqueuses. Si la maladie touche les nourrissons, elle peut toutefois devenir dangereuse, et entraîner des pauses respiratoires, des pneumonies et des lésions cérébrales.
Selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), quatre décès ont été enregistrés en Suisse entre 2000 et 2015. Dans la plupart des cas, les adultes transmettent les bactéries à l'origine de la maladie en crachant sans s'en rendre compte. Comme la maladie n'est pas soumise à déclaration obligatoire en Suisse, il est difficile, selon Laurent Kaufmann, de déterminer le nombre exact de cas. Il y a probablement un nombre élevé de cas non déclarés, d'après le médecin cantonal.
Les autorités neuchâteloises conseillent aux parents de vérifier leur propre statut vaccinal et celui de leurs enfants. «Indépendamment de la date de la dernière vaccination, nous recommandons aux femmes enceintes de se faire vacciner au deuxième trimestre, afin de protéger l'enfant avant qu'il ne puisse lui-même être vacciné au deuxième mois», précise le médecin. Avec la vaccination, une personne sur sept est protégée contre une infection et neuf personnes sur dix contre des évolutions graves, écrit encore le quotidien.
Une augmentation de 250% des cas
La vague sévit également en Croatie. Au lieu des 50 cas habituellement recensés par an, les autorités du pays ont déjà enregistré 1100 cas cette année, dont 700 rien que depuis septembre. Selon le ministère de la Santé, il s'agit du chiffre le plus élevé depuis dix ans.
En Croatie, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les enfants. Alors que 92% des bébés ont reçu leur première dose l'année dernière, ce chiffre n'était plus que de 88% pour les rappels de vaccins recommandés pour les enfants de sept ans. Les experts estiment que le nombre croissant d'opposants à la vaccination est en partie responsable de cette situation. La faute aux nombreux mythes sur les effets négatifs des vaccins qui circulent sur Internet, a expliqué la directrice de l'institut Split, Zeljka Karin.
En Grande-Bretagne, les chiffres sont encore plus inquiétants. Le nombre de cas aurait augmenté de 250% par rapport à l'année précédente. L'autorité sanitaire britannique (UKHSA) attribue également cette hausse aux faibles taux de vaccination, qui remontent à la phase initiale de la pandémie Corona en 2020. En outre, le fait de garder ses distances pendant la pandémie a également contribué à la baisse de l'immunité de la population.