De plus en plus de retraités suisses partent à l'étranger, rien que depuis 2017, leur nombre a augmenté de plus de 25%. La plupart d'entre eux profitent de leur retraite loin de chez eux. Mais tous ne sont pas préparés à cette éventualité: certains se retrouvent dans une situation financière difficile, d'autres ne peuvent pas se permettre des traitements médicaux coûteux.
Pour le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), cela devient un «défi croissant». Certes, proportionnellement, peu de personnes sont concernées, mais elles exigent des efforts particulièrement importants.
Les obstacles à l'aide à l'étranger sont élevés
Dans certaines conditions, les Suisses de l'étranger ont même droit à l'aide sociale de leur patrie, mais les obstacles sont nombreux.
Combien de compatriotes à l'étranger reçoivent de l'argent? Et quelles sommes sont versées? Le DFAE tient des comptes à ce sujet: Selon les chiffres que nous avons pu consulter et dont «Swissinfo» a également rendu compte, 239 demandes de soutien financier ont été déposées l'année dernière.
Moins de la moitié des demandes ont été acceptées: ils sont seulement 96 à avoir reçu le feu vert. Au total, 802'865 francs ont été versés l'année dernière à des Suisses de l'étranger en difficulté, ce qui fait en moyenne 8363 francs par demande acceptée.
Au cours des cinq années précédentes, la Confédération a versé entre 847'300 et 1,12 million de francs. L'aide est gérée de manière centralisée, les demandes sont traitées par une équipe spécialisée à Berne.
Fait important: chaque demande peut cacher quelque chose de différent. Parfois, il s'agit d'une aide sociale directe pour une personne seule ou une famille entière. Dans d'autres cas, une aide unique est demandée, par exemple pour un traitement médical urgent.
Selon le DFAE, les années précédentes, les demandes n'étaient pas seulement plus nombreuses, elles étaient aussi plus souvent acceptées. Une raison possible de ce recul: chez de plus en plus de personnes, la nationalité étrangère est «prédominante», et cela peut coûter le droit à l'aide sociale suisse. Environ trois quarts des Suisses de l'étranger possèdent au moins un autre passeport.
Des cas de plus en plus complexes
Pourquoi y a-t-il de moins en moins de cas, mais des cas plus complexes? Ce sont surtout les expatriés âgés qui donnent beaucoup de travail aux autorités: lorsqu'ils tombent gravement malades ou sont dans le besoin, ils ont souvent besoin d'une aide complète.
La communauté des Suisses de l'étranger se défend contre le reproche qui est fait aux bénéficiaires de l'aide sociale d'être des parasites.
On oublie souvent que nombre d'entre eux ont cotisé pendant des années aux œuvres sociales suisses, a récemment déclaré la conseillère nationale du Centre Elisabeth Schneider-Schneiter.
On ne sait pas de quel pays proviendra le nombre de demandes en 2024, le DFAE ne donnant aucune indication à ce sujet, notamment pour des raisons de protection des données. Ce que l'on sait en revanche, c'est que la plupart des Suisses de l'étranger qui bénéficient de l'aide sociale vivent en Thaïlande, en Espagne, aux Philippines, aux Etats-Unis et au Brésil.
La Thaïlande en particulier est considérée comme un point névralgique des versements d'aide sociale. Par moments, le nombre de demandes y était si élevé que le consulat a presque besoin d'un poste à plein temps rien que pour les traiter.