Les marchés de commerce en ligne explosent et les Suisses en raffolent. Malheureusement, nous sommes aussi champions d’Europe du retour à l’expéditeur, comme le mentionnent nos confrères de «20 minutes». Notre taux de renvoi s'élève à 28%, contre 14% en moyenne chez nos voisins. Certains secteurs sont particulièrement touchés et présentent des chiffres alarmants. Pour tout ce qui touche à la mode, on peut s'attendre dans certains cas à 50, voire à 60% d'articles renvoyés.
La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du National (CEATE-N) a donc décidé d'agir et a déposé en octobre un postulat pour lutter contre ce phénomène. Dans son texte, elle met l'accent sur le fait que les retours entraînent des coûts considérables pour les fournisseurs et du travail supplémentaire. Sans compter l'aspect écologique, car les colis retournés sont parfois simplement détruits.
La CEATE-N a donc émis l'idée d'une taxe anticipée sur les retours, taxe qui serait bien évidemment remboursée au client qui conserverait le produit commandé.
Un non qui se répète
Malgré ces arguments, le Conseil fédéral a balayé d'un revers le postulat. Comme le mentionne «20 minutes», ce n'est pas la première fois que le gouvernement suisse refuse d'entrer en matière contre le gaspillage dans le non alimentaire. Cette fois-ci, il stipule ne pas voir de «justification suffisante à une telle atteinte à la liberté économique».
L'organe exécutif rappelle également que 20% des commerçants en ligne ont déjà pris des mesures et imposent des frais de retour.
Une réponse qui va dans le même sens qu'un sondage publié en 2022 par l’entreprise Digitec Galaxus, qui voulait savoir ce que les Suisses pensaient des retours dans le commerce en ligne. Résultat? 67% des Helvètes ne veulent pas débourser un centime pour les retours d'achats en ligne. Sur l'ensemble des personnes interrogées, 36% — spécialement des Romands — déclarent même que les retours gratuits les encouragent à commander plus souvent.