La scène risque de faire débat: frustré, Lorenzo Musetti a donné un coup de pied dans une balle lors de sa victoire en quart de finale contre Frances Tiafoe. Il a ainsi touché une juge de ligne au niveau de la poitrine et du cou. L’Italien s’est excusé immédiatement et a été averti par l’arbitre.
Mais de nombreux observateurs estiment que ce dernier aurait dû aller plus loin. Sur les réseaux sociaux, beaucoup se souviennent d’une scène avec Novak Djokovic à l’US Open 2020. Le Serbe avait aussi touché involontairement la juge de ligne, mais il avait frappé la balle avec sa raquette. Il avait ensuite été disqualifié pour son geste de frustration. Lorenzo Musetti s’en tire toutefois avec un avertissement, ce qui suscite beaucoup d’incompréhension.
«Ce n’est pas cohérent», estime également l’adversaire de Musetti, Frances Tiafoe, à propos de cet avertissement. «Il a fait ça et il ne s’est rien passé. C’est bizarre», a critiqué l’Américain lors de la conférence de presse d’après-match. De son côté, Lorenzo Musetti ne voit évidemment pas les choses de la même manière. «C’était vraiment une coïncidence malheureuse. L’avertissement était juste. Je pense que l’arbitre a vu que ce n’était pas intentionnel et il m’a donc laissé jouer.»
Disqualification possible selon les règles
Plusieurs experts du tennis sont aussi de cet avis. «L’avertissement est juste», a par exemple estimé Boris Becker sur Eurosport avant d’ajouter: «Tu ne peux quand même pas disqualifier Musetti pour quelque chose comme ça. Tu ne peux pas le comparer à Djokovic.»
Pour Tim Henman, qui avait été disqualifié en 1995 à Wimbledon pour une scène similaire à celle de Djokovic à l’US Open, le joueur italien a eu beaucoup de chance en recevant son avertissement. «Selon le règlement, il peut y avoir disqualification si, sous l’effet de la frustration, on repousse ou on donne un coup de pied dans une balle et que celle-ci touche un ramasseur de balles, un juge de ligne ou un arbitre», explique le Britannique à TNT-Sports.
Jim Courier reconnaît lui aussi que Musetti aurait pu être disqualifié «techniquement parlant», mais il souligne l’importance du tact lors de tels incidents. Boris Becker ajoute au sujet des réseaux sociaux qui s’enflamment: «Internet doit aussi se calmer. Ils veulent tous être plus pontifiants que le pape. Mais il faut laisser l’église au milieu du village. Ceci mérite un avertissement, mais pas une expulsion, loin de là.»