Ils sont partout. Casquettes vissées sur la tête, maillots de la sélection sur la poitrine, drapeaux de Saint-Georges sur les épaules, pintes de bière à la main. À trois heures du choc entre la France et l’Angleterre (coup d'envoi à 21h au Letzigrund), premier match du groupe B de l’Euro féminin, la fan zone de Zurich – qui se trouve à deux pas de la gare centrale – est déjà un bout d’Angleterre en pleine Suisse.
La chaleur est lourde, il fait près de 30 degrés, mais personne ne se plaint. Les Anglais sont venus pour faire la fête. Et ils la font, comme s'ils étaient à la maison. «On est là depuis hier soir et on ne veut plus repartir! L’ambiance est magnifique, c’est tout ce qu’on aime», lance Pete Thompson, 42 ans, venu de Leeds avec deux copains, également grands fans de la sélection. Le trio a trouvé une place à l’ombre, juste en face de l’écran géant, mais ils ne restent jamais assis longtemps. «On chante, on boit, on crie, et ce n’est que le début. Ce soir, on va se faire entendre jusqu’à Londres!»
Plus de 60'000 billets vendus en Angleterre
Si Lucerne s'est teint d'orange, Zurich a été submergée par une vague rouge et blanche depuis jeudi soir. De quoi sans doute rassurer Leah Williamson, capitaine de l'Angleterre, qui espérait vendredi en conférence de presse un soutien massif de ses compatriotes. «Déjà en Australie pour la Coupe du monde, ils nous avaient beaucoup et très bien soutenues», se rappelait-elle dans la salle de presse du Letzigrund. Ce samedi, elle sera servie puisqu'une grosse partie du stade sera acquise à sa cause et à celle de l'Angleterre.
Dans les faits, et selon l'UEFA, plus de 60'000 billets ont été vendus dans le pays champion d'Europe en titre, qui vit désormais presque autant pour sa sélection masculine que féminine. Et les fans des Lionesses viennent des quatre coins du territoire anglais, comme le prouvent les drapeaux accrochés ici et là: Reading, Crawley Town, Londres, Manchester, Leeds et bien d'autres.
Keira est elle venue de Birmingham avec un groupe d’amies. La jeune femme d'une vingtaine d'années n’en revient pas: «Je ne m'attendais pas à voir autant de compatriotes ici à Zurich. La ville est belle, les gens sont cools, et nous, on est prêtes. C’est pas juste un match, c’est une mission nationale!»
«On a une revanche à prendre»
Alors que les premiers supporters se décident déjà à se rendre au stade en bus, en tram ou à pied, de nouveau fans continuent d'affluer dans la zone. Les bancs sont tous pris, les fils d'attente ne désemplissent pas devant les nombreux stands d'animations et les food trucks tournent à plein régime. Les parasols ne suffisent plus à contenir la foule. Certains prennent le temps d'observer la rencontre entre le Pays de Galles et les Pays-Bas, les deux autres nations du groupe D. «Les Pays-Bas seront durs à battre», prédit un supporter anglais.
Derrière la gare de Zurich, ce n’est plus vraiment la Suisse. C’est l’Angleterre qui a posé ses valises. Et elle ne compte pas repartir les mains vides. «On a une revanche à prendre après la finale de Coupe du monde perdue face à l'Espagne (ndlr: défaite 1-0). Mais aussi un titre à défendre après notre sacre de 2022. On compte bien rentrer au pays avec le trophée. Partout où les Lionesses vont, on suit», explique Pete. Avant d’ajouter en rigolant: «Et si on bat la France, on chante toute la nuit. Promis».
Zurich est prête pour la première grande affiche de cet Euro 2025. Mais dans la fan zone, le match a déjà commencé.