L'Angleterre avait Old Trafford et Wembley, voilà trois ans, mais la Suisse fait déjà mieux! Les stades avaient en effet accueilli 574'865 personnes en 2022, tandis que la barre des 600'000 billets vendus a déjà été franchie pour l'Euro 2025!
Les billets imprimés, c'est terminé
Un succès populaire impressionnant, qui réjouit bien évidemment l'UEFA, organisatrice de l'événement. Il reste des billets pour neuf rencontres, dont deux à Genève, mais l'UEFA ne va pas changer sa ligne de conduite. Pas question d'ouvrir des guichets au stade, ce qui ne serait de toute façon pas techniquement possible, vu qu'aucun billet physique n'est édité ou imprimé, pour combattre le marché noir principalement. Il est cependant possible d'acheter un billet en ligne, et de le recevoir instantanément sur son téléphone, jusqu'au coup d'envoi du match ou quasiment. Ce qui laisse encore au peuple genevois la possibilité d'aller voir Portugal-Italie, par exemple.
Plus d'un tiers des billets ont été achetés par des personnes venues du monde entier, contre 65% à la Suisse. Les Anglais sont en tête, avec plus de 60'000 tickets achetés, devant l'Allemagne (plus de 40'000). Les supporters français seront en nombre, y compris à Saint-Gall (plus de 15'000 billets), tandis que 6000 billets ont été vendus sur le sol des Etats-Unis d'Amérique! Au total, des billets ont été vendus dans plus de 100 pays sur la planète.
Un demi-milliard de gens devant leur TV
Encore plus fou: l'UEFA estime que 500 millions de personnes se connecteront à un moment ou à un autre pour regarder un match à la télévision. Là aussi, un record historique qui sera sans doute battu.
Et pourtant, tous ces chiffres qui font tourner la tête n'occultent pas la réalité financière: aujourd'hui encore, malgré une popularité en hausse, l'UEFA «utilise» l'Euro masculin et ses revenus exceptionnels (les revenus dépassent le milliard d'euros, grâce aux droits TV et à la billetterie) pour financer d'autres compétitions, dont l'Euro féminin. Selon Nadine Kessler, «managing director of women football» à l'UEFA, le déficit devrait se situer aux alentours des 20 à 25 millions d'euros pour l'Euro 2025.
Des chiffres rouges assumés
Un chiffre totalement assumé et, même, revendiqué. L'UEFA a en effet augmenté le prize money pour les équipes (il a plus que doublé par rapport à 2022, et atteint près de 50 millions d'euros), tandis que le prix des places est très bas (de 25 à 40 francs) et que les chiffres de sponsoring et de droits TV sont bien moindres que ceux de l'Euro masculin. Dit autrement: l'UEFA fait entrer (beaucoup) moins d'argent avec l'Euro féminin, mais, en proportion, en redistribue bien plus aux joueuses. Le but est d'enclencher un cercle vertueux et que, grâce à l'augmentation de la qualité du tournoi, celui-ci gagne en attractivité et en popularité et devienne bénéficiaire, comme son homologue masculin. Les chiffres noirs devront cependant attendre 2029, au plus tôt.