Pour les suiveurs les plus attentifs des Jeux olympiques, le nom d'Emma Van Camp n'est pas totalement inconnu. L'année dernière, la Valaisanne faisait partie de la délégation suisse aux Jeux olympiques de Paris. Malheureusement pour elle, elle avait dû se contenter du rôle de remplaçante du relais 4x100 m dans la capitale française. Mais juste avant ses 20 ans, c'était déjà un bel accomplissement.
Moins d'un an plus tard, la sprinteuse va à nouveau prendre part à une grande compétition internationale. Et cette fois, elle est certaine de fouler le tartan. Vice-championne de Suisse du 60 m il y a deux semaines, Emma Van Camp a décroché les minimas pour se qualifier pour les Championnats d'Europe indoor. À la clé et avec son temps de 7"18, elle a également décroché un record national U23. «Ce temps n'était pas un objectif en soi, précise la Sédunoise. C'est impossible de décrire ce qu'il s'est passé durant ma course car c'est allé trop vite (rires).»
À Saint-Gall fin février, Emma Van Camp n'a été devancée que par l'intouchable Mujinga Kambundji. «Le jour-là, je me sentais en forme et, ce qui a fait la différence, c'est que je n'étais pas plus stressée que tant», se rappelle-t-elle. Des conditions idéales pour décrocher un bon résultat aux Championnats suisses. «C'est vraiment une fierté d'être vice-championne nationale, surtout que la densité était énorme et que la finale s'est jouée sur un rien.»
Une demi-finale… «et on ne sait jamais»
Ce «rien» qui a tourné en faveur d'Emma Van Camp a donc également qualifié la Valaisanne pour les Européens en salle qui ont lieu ce week-end à Apeldoorn, aux Pays-Bas. «C'est incroyable que j'ai réussi à le faire, sans passer par le ranking, se réjouit-elle. J'espérais vraiment pouvoir y aller.» La Valaisanne se dit «super excitée» à l'idée de se rendre à cette compétition. «Je vais essayer d'être le moins stressée possible», espère-t-elle. Une recette qui a déjà fait ses preuves aux Championnats suisses.
Au niveau des objectifs, Emma Van Camp vise une demi-finale… «et après, on ne sait jamais». Son nouveau record de Suisse U23 lui permettrait sans doute d'atteindre son but initial, même si la densité à ce niveau est immense. Son chrono de 7"18 est le 12e parmi la liste des engagées. «Et si je peux aller en finale, ce serait incroyable, sourit-elle. Mais ce n'est pas un objectif en soi.»
L'avantage d'avoir vécu Paris 2024
Là où Emma Van Camp aura un avantage malgré son statut de néophyte, c'est grâce à son expérience olympique. «J'ai déjà été entourée par les grandes stars de mon sport et ce sera moins impressionnant cette fois, lâche la sprinteuse. Et j'ai déjà vécu le rythme de grands championnats, ce qui va m'aider à être moins dépaysée.» Un autre changement est aussi que la Valaisanne sait qu'elle va courir: «Je n'ai pas le choix, rigole-t-elle. Je vais pouvoir aborder cette compétition avec le plein de concentration et ça devrait me prendre moins d'énergie.»
Si la sprinteuse du Lausanne-Sports a déjà atteint un objectif pour cette année 2025, celle-ci ne fait que commencer. Et Emma Van Camp se réjouit déjà de la suite. «Après ces Européens, je vais faire une semaine de pause, prévoit-elle. Puis, il y aura les Championnats du monde de relais en Chine.» Avec, si qualification à la clé, des Mondiaux au Japon en septembre. «Ce serait cool de pouvoir m'y rendre avec le relais… et pourquoi pas en individuel», s'exclame la Valaisanne. Si elle admet que cela n'est pas un objectif, nul doute que, dans un coin de sa tête, elle y pense fortement.