Les reproches visant la Fête fédérale de gymnastique (FFG) de Lausanne ne faiblissent pas. L’organisation du plus grand événement de sport populaire en Suisse continue de susciter beaucoup de critiques parmi les gymnastes. Après les reproches sur la restauration, le chronométrage et la sécurité, Blick a désormais en sa possession une lettre qui s’attaque directement aux dirigeants de la Fédération suisse de gymnastique (FSG).
Pas de café sur le site de la fête
Barbara, une lectrice de Blick (qui souhaite garder l’anonymat), raconte dans ce courrier comment elle est rentrée chez elle «avec une immense colère au ventre» au terme de l’événement lausannois.
Selon elle, la direction de la FSG a donné de quoi nourrir cette frustration: «Dimanche matin, alors que je cherchais désespérément un café sur le site de la fête à Lausanne-Ouchy, les dirigeants de la fédération étaient tranquillement attablés, en chemise blanche, au petit-déjeuner de l’hôtel Mövenpick. Ce moment de convivialité, habituellement partagé entre gymnastes, nous a été refusé à la fin de cette fête.»
Depuis 1984 à Winterthour, Barbara a participé à cinq éditions de la Fête fédérale. Mais jamais, dit-elle, elle n’avait connu une telle expérience. «Les dames et messieurs de la direction de la Fédération suisse de gymnastique n’ont pas assumé leur rôle de mandants et d’organe de contrôle.»
Pour la lectrice de Blick, cette attitude dénote une certaine arrogance. Elle ajoute: «Je me pose de sérieuses questions: est-ce que le travail est vraiment bien fait au sein de la fédération? Et est-ce que l’argent des nombreux gymnastes est réellement utilisé en leur faveur?»
La FSG se défend
Contactée par Blick, la FSG conteste cette interprétation: «Il est exact que des membres de la direction et du comité central ont pris leur petit-déjeuner à l’hôtel Mövenpick tôt le dimanche matin. Mais cela ne signifie pas que la direction n’est pas en contact avec la base.» La fédération précise aussi que les premières cérémonies officielles débutaient à 8h30. De nombreux dirigeants auraient ainsi quitté l’hôtel avant 8 heures.
Une réception sans récompenses
Barbara ne digère pas non plus un autre point: la réception organisée après la fête s’est tenue sans distribution de récompenses pour les athlètes. «Les distinctions qui, d’habitude, pouvaient être fièrement ramenées lors de la réception dans notre club n'ont, pour certaines, même pas été remises à Lausanne», déplore-t-elle. Le comité d’organisation parle d'un simple malentendu. Un stand prévu pour la remise des récompenses serait resté fermé le dimanche.
Valentine Pittet, responsable communication de la Fête fédérale de gymnastique, s’excuse pour cet incident: «Nous faisons parvenir les distinctions manquantes à toutes les sociétés qui nous contactent à ce sujet.»
En souvenir: un stylo à bille
Autre déception pour Barbara: les traditionnels cadeaux offerts aux moniteurs et monitrices n’étaient pas au rendez-vous. À la place, ils ont reçu un code QR donnant droit à un bon d’achat… valable uniquement dans la boutique de merchandising, qui avait déjà fermé ses portes le dimanche. «J'avais l’impression d’être dans un mauvais film», souffle la Zurichoise.
Le comité d'organisation justifie ce choix: «Nous avons délibérément renoncé à offrir un cadeau unique, laissant aux participants la liberté de choisir eux-mêmes. Ce bon était également valable pour des repas et des boissons.» Mais Barbara, qui aime ramener un souvenir tangible de chaque fête, s'est cette fois contentée… d'un stylo et d'un décapsuleur achetés sur place.