De la fierté. Légitime. La Suisse a répondu présente lors de la première journée du Sail GP à Genève. Ils auraient pu sentir le poids de la pression peser sur leurs épaules et les foils de leur F50. Il n'en a rien été. Sébastien Schneiter et ses coéquipiers ont vécu une journée qui restera gravée dans leurs mémoires. Même Tom Slingsby, la star australienne du circuit, n’en revenait pas. «Jamais je n’avais vu autant de monde tout le long de la côte. C’était tout simplement impressionnant». Galvanisé comme l’ont été les Suisse, le skipper australien n’a pas manqué l’occasion de justifier son statut de superstar de la voile.
La Suisse s'invite sur le podium
Dans des conditions très lémaniques, avec un vent léger et instable qui s’est longtemps fait désirer, comme pour mieux jouer avec les nerfs des milliers de spectateurs et des marins, le champion olympique de Laser en 2012 à Londres a été le plus régulier et pointe en tête après les trois manches du premier jour de ce Grand Prix de Suisse historique. Sur la deuxième marche du podium provisoire, on retrouve sans surprise une autre nation phare de la voile internationale avec la Grande-Bretagne skippée par Dylan Fletscher, champion olympique lui aussi et barreur de classe mondiale. Le trio est donc complété par la Suisse de Sébastien Schneiter qui s’invite au bal des géants. Il l’avait annoncé la veille: «On va faire un all-in dans ce Grand Prix, 'notre' Grand Prix.»
Dès la première manche, le bateau suisse a montré qu’il entendait bien se faire respecter devant son public et sur un plan d’eau sur lequel la plupart des coéquipiers a appris à naviguer et voler. Tout donner, ne pas avoir de regret, surtout. «Et ce que nous avons fait aujourd’hui, témoigne Boet Brinkgreve, le CEO de l’équipe. Je suis fier de toute l’équipe qui a su répondre présent le jour J. Les conditions n’étaient pas simples avec une navigation en équipage réduit. La communication a été excellente et le résultat, provisoire certes, est là.»
La Suisse est en position de force pour accéder à la course finale qui aura lieu dimanche après les trois dernières courses qualificatives encore programmées auparavant.
«On va se battre pour conserver cette place sur le podium et même l’améliorer», prévient le patron de l’équipe. La recette devra être identique à celle employée aujourd’hui: de l’audace dans la phase de départ pour ne pas rester englué. Et des manœuvres propres pour rester le plus longtemps possible en vol, et donc à pleine vitesse.
Un concert de cloches le long des quais
Cette recette magique, les Suisse l’ont appliquée lors de la deuxième manche de ce premier jour en allant chercher une deuxième place juste derrière l’Australie. Sébastien Schneiter a été parfait de finesse à la barre pour maintenir son F50 en au-dessus des flots. Et provoquer un concert de cloches le long des quais bondés. Ce n’est pas souvent qu’un marin peut célébrer une course à la manière d’un footballeur. Pour un peu, il en aurait presque enlevé son gilet de sauvetage…
Dimanche, le terrain de jeu et le tableau seront à peu près identiques. «Les courses ont été avancées à 14h au lieu de 15h30. La fin de l’après-midi, le temps va changer avec l’arrivée d’une perturbation et les organisateurs veulent en finir avant que le temps ne se gâte», explique Boet Brinkgreve. Trois courses de qualification sont encore programmées. Qui détermineront les trois équipes qualifiées pour la finale où tout repart à zéro.”