Le Tour de France attire chaque été des milliers de fans passionnés de cyclisme. Nombreux sont ceux qui ne se contentent pas d’encourager bruyamment leurs coureurs préférés: ils inscrivent aussi des messages à la peinture sur l’asphalte, souvent à l’avance, pour se faire remarquer à la télévision.
«Le Tour doit rester propre»
Mais tous ces graffitis ne sont pas forcément bienvenus. Parmi les inscriptions, certaines relèvent du bon mot ou de l’encouragement sportif, mais d’autres véhiculent des propos à caractère sexuel, politique ou même raciste.
Depuis des années, Patrick Dancoisne, 65 ans, veille à ce que ces messages choquants ne soient pas visibles à l’écran. Avant chaque étape, il parcourt la route avec son collègue Adrien, rouleau à peinture en main, pour recouvrir les dessins problématiques.
«Il est important de se rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre et garder une ambiance festive», confie Patrick Dancoisne au journal L’Équipe.
Un surnom inattendu
Au fil des années, Patrick Dancoisne s’est vu attribuer un surnom pour le moins insolite: «l'effaceur de pénis». Et pour cause: «Les dessins les plus fréquents sont en effet des pénis», explique-t-il. Plutôt que de simplement les effacer, il choisit de les transformer en animaux: «Je les transforme en hiboux, lapins ou papillons. Mais cette année, je fais beaucoup de lapins.»
Le même traitement est réservé aux slogans politiques, qui sont nombreux en 2024: «Cette année, nous avons beaucoup de messages sur Israël et la Palestine. Je les gomme aussi», précise-t-il.
Les messages positifs restent
Pas question en revanche d’effacer les déclarations bienveillantes. «Nous gardons tous les messages d’encouragement pour les coureurs, les mots d’amour ou même les demandes en mariage que l’on voit parfois», sourit Patrick Dancoisne.
Son travail discret mais essentiel participe à préserver l’image familiale du Tour, ce spectacle populaire retransmis dans plus de 190 pays – où chaque mot peint au sol peut se retrouver sous les yeux de millions de téléspectateurs.