Daniela Ryf sait exactement ce qu'il faut pour être prête le jour J d'un Ironman. Et il est clair qu'une infection pulmonaire deux mois avant le début -probablement due au Covid selon elle- ne fait pas partie de la préparation idéale. Et pourtant, la Soleuroise de 36 ans se dit optimiste avant sa dernière participation à Hawaï samedi. Elle connaît son corps et dispose de suffisamment d'expérience pour se laisser déstabiliser par l’infection. «Les revers font partie du jeu», affirme celle qui a dominé à Hawaï entre 2015 et 2018, s'y imposant à quatre reprises.
La championne ne prend pourtant pas à la légère l'inflammation pulmonaire subie début août, d'autant qu'elle n'a pas été simple à gérer. «Cela m'a entraîné des problèmes respiratoires et j'étais extrêmement fatiguée.»
Une saison de hauts et de bas
De manière générale, elle a découvert que son corps était «devenu plus sensible». Daniela Ryf parle «de hauts et de bas» cette saison. Un moment fort? Il s'agissait clairement de sa victoire lors du triathlon à Roth - avec un record du monde, ce qui lui a permis d'atteindre un des derniers grands objectifs de carrière.
Daniela Ryf ne veut pas encore quitter la grande scène. L'année prochaine, elle aimerait participer à la Coupe du Monde à Nice. Et pourtant, elle entame peu à peu une tournée d'adieu. Pour l’instant, elle ne s’attend pas à concourir à nouveau à Hawaï. Reste à savoir ce qui se passera à Nice.
Mais une chose est claire: le désir de réaliser de grandes choses brûle toujours en elle: «Je vis pour repousser mes limites».
Un moral et une force rechargés à Saint-Moritz
Reste à savoir si frapper un nouveau grand coup suffira sur la plus grande île de l'archipel hawaïen du Pacifique. Même une athlète expérimentée ne peut pas estimer avec 100% de précision à quel point son corps a souffert des tensions du mois d'août. Néanmoins, elle a tiré le meilleur parti des semaines de préparation restantes: «J’ai toujours été optimiste quant à ma capacité à prendre le départ à Kona. Bien entendu, le séjour à Saint-Moritz a eu une grande influence. J'ai vécu et me suis entraînée en altitude pendant plusieurs mois.»
Sa course magnifiquement réussie à Roth lui enlève de la pression, puisque sa saison est d'ores et déjà réussie. Elle affronte ainsi totalement libérée les 3,8 km dans l'eau, les 180 km sur le vélo de course et le marathon final (42,195 km). De quoi lui apporter le relâchement nécessaire pour une dernière réussie à Hawaïi?