Vingt-deux fois champion de Suisse, Fribourg Olympic abordait samedi une nouvelle finale dans la peau du grand favori face aux Lions de Genève. Comme souvent, ce statut est lourd à porter, d’autant plus dans le premier match d’une série. Ainsi, sur leur parquet de Saint-Léonard, les hommes de Thibaut Petit ont mis du temps à passer l’épaule face à une formation lémanique très bien organisée (82-74).
Malgré la victoire et les grands sourires à l’issue de la rencontre, le constat n’a pas échappé aux Fribourgeois: il va falloir faire mieux pour la suite de la série. «C’est une finale, c’est dur. On n’est pas dupes», assure Arnaud Cotture. «On savait qu’ils allaient chercher à nous gêner. On ne peut pas être parfait tout le temps. Il y a beaucoup d’intensité, il y a beaucoup d’enjeux. Alors forcément, on se retrouve dans ce genre de situations dans lesquelles il est difficile d’être constant. Je pense qu’il y a des bons enseignements à prendre aujourd’hui. On ne fait pas un très bon match, mais on va quand même chercher une victoire. Donc à nous de construire sur ça.»
Arnaud Cotture: «Il n'y a jamais de normalité»
La pression a-t-elle malgré tout pesé sur les épaules des favoris? Comment aborder un tel match quand on joue à Fribourg et qu’il est devenu presque 'normal' pour le club de jouer une finale? «Il n’y a jamais de normalité», lance Arnaud Cotture. «On se bat pendant neuf mois pour en arriver là. La normalité n’existe pas. Les deux équipes se battent toute une saison. On est là pour gagner, certes, mais on est avant tout heureux d’être là et de défendre ce qu’on peut défendre.»
Du haut de ses 2m03, le joueur fribourgeois, qui réalise une excellente saison, se montre donc très lucide: «On a été bons dans beaucoup de secteurs, mais il faut qu’on soit très bons. Donc à nous de travailler. Offensivement, on n’a pas eu beaucoup de réussite, ça n’aide pas. Honnêtement, je pense qu’on peut faire un peu mieux à tous les niveaux.»
Patrick Pembele: «Le corps arbitral ne nous respecte pas assez»
Nul doute qu’Olympic possède une marge de manœuvre que Genève n’a pas. De son côté, le coach des Lions Patrick Pembele prend l’exemple de Jonathan Kazadi pour motiver ses troupes. Le leader fribourgeois a en effet, avec Eric Nottage, tiré tout son groupe en avant lors du dernier quart: «Il faut qu’on soit plus malins, comme Jonathan Kazadi l’a été chez eux. On a été très forts, mais il faut qu’on soit dans l’excellence pour les battre. On doit faire mieux. Ce soir, il y a eu par exemple trop de pertes de balle», reconnait le coach genevois qui a été assistant de Thibaut Petit à Fribourg par le passé.
Souvent très fermé, ce premier acte de la finale a aussi été très engagé. Patrick Pembele goûte d’ailleurs peu à l’arbitrage lors de cette partie: «Le corps arbitral ne nous respecte pas assez. On a des joueurs qui ont eu des titres aussi chez nous et quand on siffle 26 fautes à 14 contre nous, au bout d’un moment, c’est difficile de garder nos joueurs calmes. On a été agressifs, certes. Il le faut pour jouer Fribourg. Mais ils l’ont été aussi.»
Valeureux tout au long de la rencontre, les Lions de Genève ont manqué de fraîcheur physique (peut-être) et d’expérience (assurément) pour renverser définitivement Fribourg dans les moments clés. Mais ils ont pris plusieurs fois les devants au score. De quoi inspirer confiance pour la suite.
«Ils ont des automatismes de fou»
Malgré tout, Patrick Pembele le sait pertinemment: «La suite sera compliquée. On peut faire moins de rotations qu’eux. Je crois que personne n’a gagné de match deux ici à Fribourg. Donc il va falloir tout faire pour être en confiance. Ce soir, on peut nous accorder du crédit, c’est certain. Mais ils ont aussi été maladroits, il faut le reconnaître. On devra être encore plus fort dans la tête.»
Malgré une performance plus poussive qu’à l’accoutumée, il est vrai qu’Olympic a su laisser passer l’orage et rester serein pour remporter ce premier match tout en maîtrise: «Je ne suis pas surpris», reprends le coach genevois. «On est une bonne équipe, mais en face, ils sont excellents. Ils ont des automatismes de fou. Physiquement, on régate. On a aussi nos qualités. Mais quand on voit comme Kazadi fait tourner le match, on se dit que Fribourg, c’est bien huilé. Même moi qui les connais, je vois comme ils ont progressé ces dernières années.» Ça tombe bien, Genève a aussi une marge de progression à disposition. Mardi, ils repartiront à l’assaut de Saint-Léonard pour l’acte II.