Depuis la fin des Jeux olympiques de Paris, Noè Ponti a accompli des choses extraordinaires. Pratiquement à chaque fois qu'il s'est jeté à l'eau depuis le bloc de départ, il en est ressorti vainqueur. Pratiquement à chaque fois avec un nouveau record personnel.
En plus d'une belle paie, il a notamment battu cinq records du monde et remporté trois médailles d'or aux championnats du monde en petit bassin fin 2024, à Budapest. Le Tessinois s'est propulsé au rang de superstar de la natation et fait désormais partie des nageurs à battre aux championnats du monde à Singapour, qui commence ce dimanche.
Le parcours de Noè Ponti jusqu'au sommet a coûté quelques larmes au jeune homme de 24 ans. Des larmes de déception amère, comme après les championnats du monde à Fukuoka en 2023, lorsqu'il n'a pas pu assumer son rôle de favori. Ou des larmes de bonheur, comme après sa troisième médaille d'or à Budapest, lorsqu'il a battu le record de son modèle sportif Caeleb Dressel dans sa discipline de prédilection, le 100 m papillon, et qu'il n'a ensuite plus été en mesure de donner une interview devant la caméra, complètement submergé par l'émotion.
Des objectifs élevés, une grande ambition
Noè Ponti, qui se montre toujours calme, qui se retient de faire de grandes déclarations, qui semble même timide lors de ses apparitions publiques, peut aussi être très différent. Mais il n'aime pas le montrer. À l'intérieur, c'est un volcan. Son ambition est immense, les objectifs qu'il se fixe sont très élevés, ses rêves sont même incommensurables.
La RSI a suivi Noè Ponti pendant sa préparation aux Jeux olympiques de Paris. Le documentaire qui en est issu, «Noè Ponti - In acqua, io sono» («Dans l'eau, c'est moi»), montre à quel point une telle préparation est intense, fragile et émotionnelle. À la fin du film, on peut entendre une chanson de Roberto Vecchioni. «Rêve, mon garçon, rêve!», chante en italien l'auteur-compositeur-interprète de 82 ans. «Ferme les yeux, mon garçon, et ne crois que ce que tu vois à l'intérieur; serre les poings, mon garçon, ne t'avoue pas vaincu un seul instant.»
Noè Ponti déteste perdre
Noè Ponti se retrouve dans ces lignes. «J'ai toujours rêvé grand, appuie-t-il. Si tu ne rêves pas, tu n'iras pas loin. Je rêve que je remporte une médaille d'or aux championnats du monde ou que je devienne champion olympique. La vie n'est pas amusante si tu n'as pas de rêves.»
Les rêves ne se réalisent pas toujours. Et plus on rêve grand, plus la déception peut être douloureuse. Il en va de même pour le Tessinois, qui déteste perdre. Pourtant, dès son plus jeune âge, il a montré une capacité à encaisser rapidement les déceptions et à réessayer encore et encore jusqu'à ce qu'il atteigne son objectif. La rapidité s'applique également aux victoires. Une fois qu'il a atteint un objectif, il doit rapidement s'en fixer un autre. Plus loin, toujours plus loin. Plus vite, toujours plus vite.
Des médailles d'or dans la tête
Il est fier de ses médailles des Mondiaux de Budapest, mais il les a déjà archivées. Maintenant, place à Singapour. Noè Ponti n'a pas encore pu remporter de médaille mondiale en grand bassin. Il souhaite y remédier au plus vite.
Interrogé sur ses objectifs pour Singapour, il dit qu'il doit d'abord se qualifier pour la finale du 50 mètres et du 100 mètres papillon, puis viser la médaille tant attendue et que la concurrence reste rude. Ce qu'il pense réellement est certainement différent.