L’affaire avait fait grand bruit dans le petit monde du rugby suisse voilà un an déjà. Arrière du RC Yverdon, Adrien Girard avait expliqué qu’il était sous l’effet d’une suspension. La raison? Une allergie au pollen, des médicaments pris et non annoncés officiellement et une incompréhension totale au sein du club nord-vaudois.
Durant 18 mois, le Français a dû ronger son frein. «C'était très frustrant, peste-t-il. Je ne pouvais pas m'entraîner et je le faisais individuellement, loin des copains. Beaucoup de frustration s'est accumulée.» Après de longues semaines, Adrien Girard a pu réintégrer l'équipe, au courant du mois de février. «Ça a été une joie, même si ça n'a pas été facile de retrouver les automatismes.» Il faut dire que quand on se retrouve à l'entraînement face à Kacper Lawski, le «colosse de Lodz», il faut être solide.
Il reviendra meilleur
Forcément, le No 15 avait inscrit d'une croix rouge dans son agenda le 24 mai, date de la finale de LNA. «Mon objectif, c'était d'être champion et d'aider de la meilleure façon l'équipe, dans mon rôle de buteur.» Chose qu'Adrien Girard a parfaitement accomplie en ce samedi après-midi, au Municipal d'Yverdon. Le club local s'est imposé face à Hermance (25-5). Grâce à ses pénalités et ses transformations, l'arrière français a apporté sa pierre à l'édifice. Son objectif était atteint et il n'a clairement rien perdu de sa superbe. «Un petit peu, concède-t-il. Mais je reviendrai meilleur l'année prochaine.»
D'ici là, Adrien Girard aura pu s'entraîner un peu plus avec ses coéquipiers et retrouver ses meilleures frappes. C'est dire si Hermance et les autres clubs de LNA sont prévenus. Surtout que samedi, le RCY n'a laissé quasi aucune chance aux Genevois. «C'était le maître mot dans le vestiaire: démarrer très fort et garder cet écart au score, explique Adrien Girard. C'est magnifique et je suis content pour tout le groupe. En particulier Alexandre Farina, qui s'en va en fin de saison.»
«Il a fait briller le club»
Car le coach d'Yverdon quitte en effet le banc, après quatre saisons. Si l'entraîneur appuie sur le fait que la victoire est collective, il trouve évidemment belle l'histoire de son No 15. «Je suis heureux pour lui car je l'apprécie beaucoup, sourit Alexandre Farina. Après cette histoire honteuse, il est revenu et il a fait briller le club et ses coéquipiers.»
Samedi soir, après le match, les deux hommes vont donc fêter comme il se doit. «Personnellement, je vais un peu plus apprécier ce titre que le premier, lâche Adrien Girard. On va faire une grosse bringue ce soir.» Si Yverdon est aussi fort en troisième mi-temps que lors des deux premières, les bars du coin peuvent également trembler.