La course qui l'a révélé
Tadej Pogacar avoue être «coincé» par le Tour de France

Le champion slovène Tadej Pogacar surprend en qualifiant le Tour de France d'obligation annuelle. Malgré ses victoires, il préfère les classiques pour leur adrénaline pure, contrastant avec la souffrance prolongée des grands tours.
Publié: 02.07.2025 à 13:18 heures
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Dernière mise à jour: 02.07.2025 à 13:21 heures
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Tadej Pogacar se sent «coincé» par le Tour de France
Photo: SEBASTIEN NOGIER
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ATS Agence télégraphique suisse

Encore favori cette année, Tadej Pogacar cultive une relation contrariée avec le Tour de France. L'épreuve a grandement participé à sa gloire, mais ce n'est pas toujours la course qui l'amuse le plus.

C'est au détour d'une conversation avec les médias avant le Critérium du Dauphiné début juin que le Slovène a lâché une petite bombe. Il a suggéré que la plus grande course du monde relevait à ses yeux plus d'une obligation professionnelle que d'un véritable choix du coeur.

Une épreuve incontournable

«J'ai envie d'expérimenter des choses nouvelles pour ne pas tomber dans la routine et m'ennuyer. Sinon je me lasserais vite et c'est la raison principale pourquoi j'aime changer mon programme année après année. Malheureusement, je suis coincé tous les ans avec le Tour», a-t-il lancé avec flegme alors qu'on évoquait avec lui son calendrier de courses.

Si le Slovène arrive à tordre le bras de ses dirigeants de l'équipe UAE pour participer à Paris-Roubaix, zapper le Tour n'est pas vraiment une option. L'épreuve est incontournable pour les coureurs, les équipes mais aussi et surtout les sponsors, tellement elle offre une exposition sans commune mesure avec les autres épreuves.

Gagner ne serait-ce qu'une étape suffit à sauver le bilan annuel de beaucoup d'équipes. Difficile d'imaginer dès lors Tadej Pogacar manquer le grand rendez-vous de juillet, même s'il disait en décembre déjà qu'il tenterait bien une année le doublé Giro-Vuelta, soit les deux autres grands Tours.

La course qui l'a révélé

Qu'il traîne des pieds pour venir sur la Grande Boucle peut paraître ingrat vis-à-vis d'une épreuve qui l'a révélé lorsqu'il est devenu, en 2020, le plus jeune vainqueur de l'après-guerre, à seulement 21 ans. Depuis, l'homme aux 99 victoires vole de succès en succès.

En cinq participations, il a gagné le Tour trois fois et fini deux fois deuxième. En chemin, il a remporté 17 étapes alors que son grand rival Jonas Vingegaard est scotché à 4. A ce rythme, il pourrait battre le record de Mark Cavendish qui en a gagné 35 en quinze participations.

Il bat les meilleurs grimpeurs en montagne, les plus grands rouleurs sur le contre-la-montre et ferraille avec les Van der Poel et Van Aert sur les étapes de puncheurs. Parfois, il se mêle aux sprints massifs, juste «pour le fun».

Un coureur de classiques

Comment un tel coureur ne pourrait-il pas aimer le Tour? En réalité, ce n'est pas si étonnant de la part de quelqu'un qui se définit d'abord «comme un coureur de classiques qui gagne des grands Tours» plutôt que l'inverse.

Cette année, il a couru sept courses d'un jour, pour quatre victoires (Strade Bianche, Tour des Flandres, Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège) et trois podiums (Milan-San Remo, Paris-Roubaix, Amstel Gold Race) lors d'un printemps terriblement divertissant où il a dit s'être amusé comme un petit fou.

«J'aime les classiques, c'est de l'adrénaline pure», explique-t-il, alors qu'un grand Tour représente «de la souffrance sur trois semaines», où il faut aussi savoir doser ses efforts, ce qui n'est pas exactement son point fort. Le protocole (podium, interviews, contrôle antidopage,...) peut aussi lui peser.

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