Marlen Reusser se tient là et sourit… mais un peu jaune. «Quand je peux manger quelque chose, ça va bien. Sinon, non», souffle-t-elle. Que veut dire cette Bernoise de 33 ans avant le départ du Tour de France Femmes? C'est simple: après avoir terminé le Giro malgré une grippe gastro-intestinale – elle a tout de même terminé deuxième –, elle a été touchée à nouveau dès sa guérison.
«Nous sommes allés au restaurant avec toute l'équipe. Et en tant que végétarienne, j'étais la seule à manger autre chose. Apparemment quelque chose de mauvais. Personne n'a eu de problème, sauf moi.» Elle n'a pas eu de diarrhée cette fois-ci, mais a vomi toute la nuit. «J'espère que je m'en remettrai rapidement. Mais en ce moment, je suis assez agacée.»
Agacée? Marlen Reusser n'en a pas l'air. Elle répond aimablement aux questions. Mais à l'intérieur d'elle, ça bouillonne bel et bien. Pas étonnant: elle sait qu'en temps normal, elle aurait fait partie des favorites pour la victoire finale sur le Tour. Peut-être l'est-elle toujours. «J'étais convaincue que je pouvais réaliser quelque chose de beau ici aussi. Mais quand je pense à ce que j'ai vécu au Giro et à ce que je ressens maintenant… Je ne sais pas.»
Elle aime le parcours, mais…
La gagnante du Tour de Suisse a dernièrement fait une reconnaissance des trois dernières étapes du Tour avec son équipe Movistar. Celles-ci se déroulent en montagne et sont très difficiles. «Je me réjouis surtout du col de la Madeleine. Le parcours me plaît», appuie-t-elle. Et de glisser tout de même: «Le fait qu'il n'y ait pas de contre-la-montre dans les neuf étapes me dérange.»
Pour le contexte, Marlen Reusser n'est pas seulement triple championne d'Europe (2021, 2022, 2023) dans cette discipline et vice-championne olympique (2021) et vice-championne du monde (2020), mais elle est actuellement probablement la plus forte dans cette discipline.
«Une affaire amusante»
On ne sait pas du tout jusqu'où Marlen Reusser peut aller dans le Tour, au sens propre du terme. «C'est amusant de commencer comme ça», sourit-elle. Peut-être qu'elle abandonnera dès la première étape, peut-être qu'elle gagnera le Tour – l'éventail des possibilités est large.
Ce qui est sûr, c'est qu'elle est engagée dans une course contre-la-montre. Car sans réserves d'énergie bien remplies, Marlen Reusser n'a aucune chance.