70 ans de la tragédie du Mans
Triste anniversaire pour le pire accident de l'histoire du sport automobile

Il y a 70 ans, une tragédie a secoué le sport automobile. Lors des 24 heures du Mans 1955, 84 personnes sont mortes et plus de 120 ont été blessées. L'accident le plus grave de l'histoire du sport automobile.
Publié: 11.06.2025 à 12:15 heures
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Il y a exactement 70 ans, le plus grave accident de l'histoire du sport automobile se produisait au Mans.
Photo: AFP
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Pascal Keusch

Nous sommes le 11 juin 1955, à 18h26. La course des 24 Heures du Mans bat son plein. Près de 300 000 spectateurs assistent, captivés, à un duel de légende: Mike Hawthorn au volant d'une Jaguar face à Juan Manuel Fangio, champion du monde de Formule 1 en titre, sur une Mercedes.

En l’espace de quelques secondes, la compétition cède brutalement la place à l’horreur. Hawthorn effectue une manœuvre brusque pour rentrer aux stands, surprenant Lance Macklin, qui freine violemment et dévie vers la gauche. Derrière, Pierre Levegh, également sur Mercedes, arrive à pleine vitesse, suivi de près par Fangio. Il percute l’Austin de Macklin à environ 280 km/h et sa voiture est projetée dans les tribunes.

Le plus grave accident de l’histoire du sport automobile

Levegh est éjecté de son véhicule et meurt sur le coup. Sa Mercedes se disloque : moteur, roues et éléments de carrosserie sont projetés dans la foule. Le réservoir d’essence s’enflamme. Le bilan est effroyable : 84 morts, plus de 120 blessés.

Miraculeusement, Fangio, juste derrière, s’en sort indemne. Il racontera plus tard que Levegh aurait eu le réflexe de lui faire un signe de la main dans les toutes dernières secondes — un geste qui lui aurait peut-être sauvé la vie.

Une course maintenue malgré tout

Tandis que les secours interviennent et que les médecins prennent en charge les blessés, la course continue. Les organisateurs justifient leur décision en expliquant qu’une interruption aurait provoqué un exode massif des spectateurs, risquant de bloquer l’accès aux services d’urgence.

Mercedes, en revanche, décide de retirer ses voitures après une délibération interne — alors que Fangio menait avec un tour d’avance. Après l’arrivée, la question des responsabilités fait débat. Mike Hawthorn, finalement déclaré vainqueur, est montré du doigt par de nombreux observateurs. Sa manœuvre est jugée à l’origine de la chaîne d’événements tragiques. Mais le pilote britannique rejette toute implication directe. Et il convainc : la justice française, chargée de l’enquête, ne désigne aucun responsable. L’accident est classé comme une tragédie de course.

Des répercussions jusqu’en Suisse

Le drame provoque une onde de choc mondiale. Dès 1955, le Grand Prix de Suisse, prévu à Bremgarten, près de Berne, est annulé pour des raisons de sécurité. Cette course faisait jusqu’alors partie du calendrier officiel de la Formule 1. Le lourd passif du circuit a également pesé dans la balance : entre 1947 et 1954, neuf morts et 44 blessés y ont été recensés.

En 1957, la Suisse interdit purement et simplement les courses automobiles sur circuit. Pendant des décennies, elle restera le seul pays au monde à appliquer une telle interdiction. Ce n’est qu’en 2022 que la loi sera officiellement levée — mais aucun circuit homologué n’existe encore sur le territoire.


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