Endoctriner dès la cour de récré pour saluer les «vrais héros de guerre» et laisser tomber Batman: voici le nouveau pari du Kremlin. Un dessin animé, lancé le 15 mai dernier et généré par intelligence artificielle (IA), est utilisé par la Russie pour influencer les jeunes enfants.
Orchestrée par la figure de la propagande du régime russe Vladimir Soloviev, cette série glorifie Poutine. D'autres figures politiques telles que Donald Trump, Kim Jong Un ou Emmanuel Macron sont tournés en dérision, rapporte CH Media ce mercredi 9 juillet. Le but? Eveiller une conscience politique – et la haine de l’Europe – dès le plus jeune âge.
Humilier l’Occident
Dans cette série diffusée sur la télévision d'Etat, Poutine est représenté comme un gentil petit garçon blond habillé d’un kimono de judo. Dans la bande-annonce, Macron se fait tacler par Kim Jong Un à propos de son épouse, Brigitte Macron, une cible fréquente des propagandistes russes en raison de son âge.
Une autre séquence met en scène une des multiples brouilles entre Trump et Elon Musk... avant que Vladimir Poutine n’intervienne: «Ils se réconcilieront, à moins qu’ils ne s’entretuent.» Pour ridiculiser l’Occident, ce dessin animé n’hésite pas à s’attaquer à des événements internationaux comme le sommet de l’OTAN, précise l’article de CH Media.
Des enseignants rebelles
Pour diffuser ces images au plus grand nombre de gamins, la Russie a mis en place une large infrastructure numérique de diffusion, notamment destinée aux parents. D'autres moyens de propagande sont utilisés pour valoriser les héros de l’histoire russe. Des militaires sont souvent invités dans les écoles pour donner «des leçons de courage» aux élèves et leur montrer comment enfiler un gilet pare-balles et manier une arme automatique.
Mais ce matraquage éducatif ne fait pas l’unanimité auprès des enseignants russes. Beaucoup refusent de participer à la diffusion de ces messages. En conséquence, le ministère de l’Éducation a enregistré un nombre record de démissions: 193’500 professeurs ont quitté leur poste en 2024, principalement de leur propre gré.