Un avion de l'armée allemande en mission en mer Rouge pour protéger le trafic maritime contre les attaques des Houthis a été pris pour cible par un laser chinois, a dénoncé mardi le ministère allemand des Affaires étrangères qui a convoqué l'ambassadeur de Chine. «La mise en danger du personnel allemand et la perturbation de la mission sont totalement inacceptables», a déclaré sur X le ministère, précisant que l'avion participait à la mission européenne Aspides en mer Rouge.
L'avion allemand a été visé «sans raison ni contact préalable» par un navire de guerre chinois lors d'un vol de surveillance de routine, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère allemand de la Défense. Pékin a rejeté ces accusations ce mercredi, les qualifiant de «complètement incompatibles avec les faits». «Les deux parties doivent adopter une attitude pragmatique, renforcer la communication en temps opportun et éviter les malentendus et les erreurs de calcul», a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, en conférence de presse.
Un laser aveuglant
L'avion allemand a été visé «sans raison ni contact préalable» par un navire de guerre chinois lors d'un vol de surveillance de routine, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère allemand de la Défense. En utilisant le laser, le navire chinois «a pris le risque de mettre en danger des personnes et du matériel», a-t-il ajouté, sans préciser la nature du laser utilisé. Selon le quotidien Bild, il pourrait s'agir d'un «laser aveuglant» pouvant mettre en danger les équipages, et l'incident s'est déroulé le 2 juillet.
L'avion allemand a interrompu sa mission à la suite de cet épisode et l'appareil est retourné à sa base à Djibouti, selon le ministère de la Défense. Le navire de guerre chinois mis en cause avait déjà été «rencontré à plusieurs reprises dans la zone maritime» concernée, note le ministère allemande de la Défense.
La Chine dispose depuis 2017 d'une base militaire à Djibouti, ouvrant sur le golfe d'Aden, au débouché de la Mer rouge, qui permet à Pékin de sécuriser ses énormes intérêts géopolitiques et économiques (transports, industrie, énergie) dans la région. Cette infrastructure voisine avec des bases navales française, américaine et japonaise dans ce petit Etat de la Corne de l'Afrique, ancienne colonie française. Ces derniers mois, les incidents impliquant la marine chinoise se sont multipliés sur plusieurs mers, notamment celle de Chine méridionale dont Pékin revendique une grande partie des îles et récifs, en dépit d'une décision internationale selon laquelle cette affirmation ne repose sur aucune base juridique.