Depuis que Donald Trump est au pouvoir, le budget américain est à la diète. Les coupures sévères dans l'administration laissent sur le carreau des milliers d'employés fédéraux, suppriment aussi les programmes de repas scolaires pour les enfants défavorisés ou encore réduisent presque à néant la recherche pour le cancer. Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Les deux fils aînés du président américain se sont, eux, fait plaisir avec l'argent du contribuable, révèle «The Independent» lundi 21 juillet.
Ceux-ci auraient financé le voyage de Donald Trump Jr. et Eric Trump au Moyen-Orient, dans un cadre purement privé, au printemps dernier. Au total, au moins 32'000 francs auraient été dépensés par les Services secrets pour couvrir leurs frais d’hôtel et de voitures de location lors de voyages en Arabie saoudite et au Qatar.
Les deux fils Trump ont mené des affaires pour la Trump Organization, l’entreprise familiale, dont leur père détient d'importantes parts. Et la facture salée ne compte même pas les frais de vol, les salaires, les repas et autres grosses dépenses.
Des «protégés» couteux
Un premier versement, d’environ 11'000 francs, aurait servi à louer quatre véhicules à Riyad pour assurer la sécurité d’Eric Trump. Problème, il ne figurait pas sur la liste officielle de la délégation présidentielle, selon plusieurs sources. La seconde dépense, d’un peu moins de 22'000 francs, aurait couvert le séjour de Donald Trump Jr. dans un hôtel cinq étoiles de Doha, réservé aux membres, avec spa, club privé et transferts en BMW.
Interrogé par «The Independent», un porte-parole des Services secrets a rappelé que les membres de la famille Trump bénéficiaient d’une protection continue: «Etre protégé, c'est bénéficier d'une protection 24 heures sur 24, partout dans le monde. Quel que soit le type de voyage, ils sont protégés.»
Des accords juteux
Depuis l'investiture de Donald Trump, la Trump Organization, dirigée par Donald Trump Jr. et Eric Trump, ont annoncé plusieurs projets phares dans la région. Parmi eux, la construction d’une Trump Tower à Dubaï et un partenariat avec un promoteur qatari, soutenu par le fonds souverain de l’émirat, pour bâtir un complexe de golf de luxe à Doha. En Arabie saoudite, deux nouveaux projets immobiliers sont également en cours à Riyad, tandis qu’une Trump Tower est prévue à Djeddah.
Conflit d'intérêt?
Peu après la visite de Donald Trump, la Maison Blanche a annoncé que l’Arabie saoudite s’engageait à acheter pour 100 milliards de dollars d’armements américains. Le Qatar, de son côté, aurait signé pour 200 milliards de dollars d’avions militaires et 3 milliards de drones auprès de firmes américaines.
Le fait que les enfants du président soient engagés dans des affaires privées dans ces mêmes pays, au moment même où leur père y renforce les relations diplomatiques, ravive les soupçons de conflit d’intérêts. Officiellement, Donald Trump ne gère plus l’entreprise familiale, mais il détient toujours une part majeure dans la Trump Organization. Une organisation en apparence cloisonnée, mais dont les frontières entre pouvoir politique et intérêts privés semblent de plus en plus floues.
Et alors que des coupes budgétaires massives touchent les programmes sociaux et la recherche publique, une autre question agite l’opinion: est-ce vraiment aux contribuables américains de financer les voyages d’affaires de la famille du président?