Sommet à la Maison Blanche
Les 8 mots qui disent (peut-être) la fin de la guerre en Ukraine

Donald Trump, Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens étaient réunis lundi 18 août à la Maison Blanche. Le président des Etats-Unis a joint Vladimir Poutine au téléphone en plein meeting. Un premier pas vers la paix?
Publié: 02:05 heures
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Donald Trump a joint Vladimir Poutine au téléphone durant sa rencontre avec Zelensky et les Européens.
Photo: keystone-sda.ch
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Richard WerlyJournaliste Blick

Comment résumer le sommet de la Maison Blanche, entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et sept dirigeants européens? En reprenant les expressions le plus souvent utilisées par les différents participants, qui ont achevé leur rencontre vers 19h locales, après une pause demandée par le président des Etats-Unis pour joindre au téléphone Vladimir Poutine. Voici donc les dix mots à retenir. Et ce qu’ils signifient à ce stade des discussions.

Thank you!

Combien de fois Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens venus le soutenir ont-ils dit «merci» à Donald Trump. Merci pour les avoir conviés. Merci pour sa rencontre avec Poutine. Merci pour ses efforts de paix. Thank you M. President! Est-ce une formule magique? Elle a permis, en tout cas, à la rencontre de se dérouler sans heurts. Donald Trump a écouté. Il a eu la dose de compliments qu’il espérait.

Trilatérale

C’est le mot-clé pour Donald Trump qui l’a répété plusieurs fois. Il désigne le futur sommet que le président des Etats-Unis espère organiser entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et lui-même. Alors que la rencontre de la Maison Blanche s’achevait, le Kremlin aurait confirmé l’accord du président russe. Le format serait celui d’un sommet d’abord bilatéral, entre les chefs d’Etat russe et ukrainien, que Donald Trump rejoindrait. Où? On ne le sait pas. Mais sans doute «en pays neutre». La Suisse pourrait-elle être sur la liste? A priori non, du fait que la Confédération est signataire de la Cour Pénale Internationale qui poursuit Poutine pour crimes de guerre. Le Kazakhstan pourrait être une alternative. Quand? Trump veut aller vite. Les Européens? Emmanuel Macron a évoqué leur présence dans un format «quadrilatéral». Sans réponse de Donald Trump…

Territoires

L’affaire est maintenant entendue: il y aura bien, pour parvenir à la paix, des concessions de l’Ukraine qui devra abandonner une bonne partie des 20% de son territoire occupé par l’armée russe. Preuve que le sujet est incontournable pour Donald Trump: celui-ci avait fait installer une carte de l’Ukraine dans son bureau ovale, posée sur un chevalet, avec les 5 provinces disputées, que la Russie a annexé après y avoir organisé des référendums: la Crimée (depuis 2014), Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporija (où des votes ont été organisés en septembre 2022). Mais quel sera l’échange, sur lequel tous les dirigeants européens ont mis en garde Donald Trump? On parle surtout d’un gel possible de l’actuelle ligne de front, contre un abandon total du Donbass (les deux provinces de Donetsk et Louhansk).

Garanties de sécurité

C’est l’autre mot-clé, répété par presque tous les participants et surtout par les Européens. Qu’en sait-on à la fin du sommet? Pas beaucoup plus si ce n’est que les Etats-Unis apporteraient leur soutien à un dispositif militaire qui incombera largement aux Européens, à la fois pour le déploiement des troupes et pour les moyens financiers. Volodymyr Zelensky a évoqué l’achat massif, pour près de 100 milliards de dollars, de batteries antimissiles Patriot du fabricant américain Raytheon pour l’Ukraine. Sans confirmation aucune. Donald Trump en revanche a été clair. Il «vend» des armes à Kiev. Il n’en donnera plus.

Article 5

C’est une proposition de l’Italie. Sa première ministre Giorgia Meloni l’a défendu devant Trump, lorsque celui-ci a donné quelques minutes la parole à chacun de ses interlocuteurs, avant d’entamer une réunion avec tous les dirigeants européens. Il s’agirait de garantir la sécurité de l’Ukraine par une clause de défense collective associant le pays à ses principaux soutiens. Sa formulation se rapprocherait de l’article 5 de l’OTAN (que Kiev n’intégrerait pas): «Si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.»

OTAN

C’est fini. Terminé. L’Ukraine n’adhérera pas à l’OTAN, cette Organisation du Traité de l’Atlantique nord qui lui avait entrouvert sa porte en 2008, lui promettant une future adhésion. L’opposition de la Russie y a été fatale. Même Volodymyr Zelensky ne réclame plus l’intégration de son pays dans la plus puissante alliance militaire du monde, alors que son armée de 800'000 hommes est sans doute aujourd’hui l’une des plus fortes d’Europe. Donald Trump a aussi dit qu’il y était opposé. Or les Etats-Unis sont, de facto, le patron de l’OTAN.

Elections

La question a été posée à Volodymyr Zelensky, durant l’échange avec la presse qui a précédé son aparté avec Donald Trump. Le président ukrainien s’est dit prêt à organiser une élection présidentielle si les combats cessent. Quand? Il ne s’est pas engagé sur une date. Il y a fort à parier que cette question électorale fera partie des demandes de la Russie. Zelensky aurait dû faire face aux urnes en 2024, mais la loi martiale et la guerre ont empêché le scrutin de se tenir. La rumeur dit que le général Zaloujny, ancien commandant en chef de l’armée ukrainienne aujourd’hui ambassadeur à Londres, prépare sa candidature.

Veste

Volodymyr Zelensky a compris le message. Le 28 février, lorsqu’il était tombé dans une embuscade à la Maison Blanche, rudoyé par Donald Trump et son vice-président J.D Vance, le président ukrainien était habillé en kaki, comme il l’est toujours pour bien montrer que son pays est en guerre. Un journaliste pro-Trump lui avait reproché de ne pas porter de costume et de cravate. Cette fois, le président ukrainien avait une veste sur une chemise noire. Toujours pas de cravate, mais un look «habillé» qui, visiblement, a plu à Trump.

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