Des vaches malades, des chats aveugles, des poulets en mauvaise santé et des employés de ferme malades: voici le tableau dans de nombreuses fermes américaines. Et c'est le virus H5N1, originaire de Chine, qui en est la cause.
Actuellement, le virus touche surtout les vaches laitières et contamine leur production de lait, avant de se retrouver dans les produits de supermarché.
Le virologue en chef de la Charité de Berlin, Christian Drosten voit désormais une possible nouvelle pandémie pointer le bout de son nez. «On n'avait encore jamais rien vu de tel auparavant, des foyers aussi importants chez les vaches. Tous les spécialistes sont inquiets», déclare le spécialiste.
Ours, renards, mouffettes, lions de mer... Tous les animaux sont menacés
Le virus est apparu pour la première fois en 1997 à Hong Kong chez un être humain: un enfant avait été contaminé par un poulet infecté, d'après le journal allemand «Spiegel». Le garçon a souffert de maux de gorge et de fièvre, avant que ses organes ne lâchent.
Afin d'éviter une propagation, le gouvernement chinois avait alors ordonné l'abattage immédiat d'un million de poulets. Des oies, des pigeons, des canards et des cailles avaient subi le même sort.
Ce n'est qu'en 2003 que les premiers cas ont été enregistrés en Chine. À l'époque, la maladie s'est d'abord répandue en infectant les oiseaux. Puis près de 900 personnes ont été touchées. Parmi elles, 463 personnes sont décédées, selon le «Spiegel».
En 2020, le virus a massivement touché les oiseaux sauvages, tuant des millions de spécimens, puis s'est très vite propagé à d'autres espèces: les ours, les renards, les mouffettes ainsi que les lions de mer et les éléphants de mer en Amérique du Sud.
Pas moins de 132 troupeaux de bovins infectés
Le virus H5N1 s'attaque désormais à une nouvelle espèce animale. En mars, les premières traces du virus ont été détectées dans du lait de vache au Texas. Environ 132 troupeaux de bovins américains sont actuellement infectés dans douze Etats américains.
Problème: si les bovins supportent relativement bien une infection, le virus fait des ravages plus graves chez d'autres espèces animales. Des chats ayant bu du lait cru de vaches infectées seraient devenus aveugles, les dégâts causés sur leur cerveau et leur circulation sanguine auraient provoqué leur mort, précise même «Spiegel».
Aucun cas en Suisse cette année
Jusqu'à présent, trois employés de ferme ont été contaminés aux Etats-Unis. Deux employés ont souffert d'une conjonctivite, le troisième s'est plaint de maux de gorge et de toux.
Comme le confirme l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), il n'y a pas eu de cas de grippe aviaire en Suisse ou en Europe en 2024. L'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) estime que le risque que notre pays connaisse une situation similaire à celle de l'Amérique est très faible. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) n'a pas non plus connaissance d'infections chez l'homme.
Pour l'instant, on ne sait pas encore si le virus se transmet d'homme à homme. Dès qu'il existe des risques d'infection, comme un contact rapproché avec des volailles malades, les personnes peuvent toutefois être testées.