«La nouveauté, c'est cool. C'est excitant. Je veux être nouveau. Je veux être frais. Je veux être jeune», lance Brian Chesky, le patron d'Airbnb, lors d'un entretien avec l'AFP mardi 13 mai à Los Angeles, où il est venu présenter une nouvelle offre services à domicile sur l'application.
A côté de la réservation de logements - qui n'a «plus rien de nouveau», note-t-il - les utilisateurs vont désormais pouvoir trouver des professionnels des soins de beauté et bien-être, des entraîneurs personnels ou encore des traiteurs, prêts à venir dans leur location de vacances ou même chez eux.
Il n'est en effet pas nécessaire de séjourner dans un Airbnb pour réserver les services des professionnels. La société affirme que des offrent seront disponibles à moins de 50$ (42 francs suisses). L'entreprise n'avait jamais tenté une telle diversification de ses sources de revenus depuis sa naissance en 2008 à San Francisco.
260 villes dans le monde
«Les gens choisissent les hôtels pour leurs services. Les gens choisissent Airbnb pour l'espace... maintenant, nous vous offrons le meilleur des deux mondes», explique Brian Chesky. Il raconte qu'au début, l'idée semblait juste «intéressante», mais elle est petit à petit devenue «essentielle».
«Nous avons soudain réalisé que cela pourrait entraîner un usage hebdomadaire, et non plus seulement annuel, de l'application.» Dans un premier temps, les coiffeurs, masseurs et photographes sélectionnés par la plateforme seront disponibles dans 260 villes dans le monde.
L'offre doit ensuite être étendue à d'autres lieux et d'autres services, comme la garde d'enfants, «l'objectif ultime». Car proposer des baby sitters sur l'application signifierait que les utilisateurs font vraiment «confiance» à l'entreprise.»Nous devons travailler pour mériter ce niveau de confiance. Nous n'en sommes pas encore là, mais c'est ce qui nous guide», assure le dirigeant.
Son cofondateur proche de Musk
En attendant, Airbnb fait face à des problèmes moins technologiques et plus politiques. Le groupe californien a dû prendre ses distances avec Joe Gebbia, son cofondateur qui a rejoint l'équipe Doge d'Elon Musk, chargée par Donald Trump de traquer les dépenses fédérales qu'elle considère inutiles.
Des hôtes de la plateforme ont annoncé quitter Airbnb en réaction à cette situation - les méthodes de la commission sont largement jugées brutales et contre-productives par la gauche américaine. «Nous n'avons pas vu d'impact», affirme Brian Chesky.
«Je pense que le concept d'Airbnb dépasse largement les idées d'une personne ou d'une autre», ajoute-t-il, avant de rappeler que Joe Gebbia n'est plus impliqué dans les activités quotidiennes d'Airbnb depuis deux ans.
Victime des politiques de Trump
Le patron se montre aussi diplomate sur la question des politiques économiques du président américain. Celles-ci ont fait plonger les marchés et sèment l'incertitude dans tous les secteurs.
Airbnb a observé une baisse du nombre de touristes étrangers venant aux Etats-Unis, mais «nous avons une forte capacité d'adaptation», assure-t-il. «Si des voyageurs choisissent de partir en vacances dans leur propre pays, ils iront peut-être quand même dans des Airbnb.»
Bien que l'entreprise ait accueilli plus de deux milliards de voyageurs depuis son lancement en 2008, Airbnb a également été confronté à des défis ces dernières années, certaines villes ayant décidé d'interdire les locations de courte durée.