La voie semble désormais libre pour le rachat par Pfizer de la biotech américaine Metsera, spécialiste des traitements anti-obésité, après l'acceptation d'une offre relevée de son conseil d'administration et l'abandon du projet concurrent de reprise par Novo Nordisk samedi.
Le groupe danois a ainsi annoncé samedi qu'après «réflexion approfondie», il ne «relèvera(it) pas son offre pour acquérir Metsera, conformément à son engagement sur la discipline financière et la valeur pour les actionnaires».
Une entreprise à 10 milliards
Cette décision fait suite à celle vendredi du conseil d'administration de Metsera de soutenir l'offre de rachat du groupe américain Pfizer, légèrement supérieure à celle de Novo Nordisk qui valorisait l'entreprise à près de 10 milliards de dollars.
Le conseil estime notamment qu'une fusion avec le groupe danois «présente des risques juridiques et réglementaires inacceptables (...) par rapport à la fusion proposée avec Pfizer», selon le communiqué de la biotech qui affirme avoir reçu un avertissement à ce sujet de l'autorité américaine de la concurrence (FTC).
Une décision réfléchie
La fusion avec l'américain Pfizer «apportera une valeur immédiate et substantielle aux actionnaires de Metsera, et les parties prévoient de conclure la transaction rapidement» après le vote des actionnaires lors de l'assemblée du 13 novembre, poursuit le communiqué.
Les administrateurs de la biotech disent avoir pris leur décision au vu «des circonstances récentes, notamment la réception par Metsera d'un appel de la Commission fédérale du commerce des États-Unis (FTC) concernant les risques potentiels liés à la mise en oeuvre de la structure proposée par Novo Nordisk au regard des lois antitrust américaines», poursuit le communiqué.
Novo Nordisk conteste
Dans son communiqué samedi, Novo Nordisk affirme cependant que son offre était «conforme aux lois antitrust». Il précise qu'il «continuera d'examiner les opportunités de développement commercial et d'acquisitions», dans le traitement de l'obésité et du diabète, «répondant à ses critères» financiers.
La nouvelle offre, à 86,25 dollars par action, double la valorisation de Metsera par rapport à celle approuvée avec Pfizer en septembre. Cet accord avait déclenché une bataille d'enchères entre le géant américain et son concurrent danois, qui avait porté son offre mardi à 86,20 dollars par action, soit une valorisation de près de 10 milliards de dollars.
Pfizer, qui avait déjà reçu un accord préliminaire de la FTC, avait lancé des poursuites le 31 octobre devant la justice civile américaine contre Metsera et ses administrateurs, pour rupture abusive de contrat, et contre Novo Nordisk, accusé d'avoir interféré dans le rachat. Il avait ensuite saisi la FTC lundi.
«Eradiquer un concurrent émergeant»
Lors d'une audioconférence mardi sur les résultats trimestriels de Pfizer, le patron Albert Bourla avait balayé l'offre danoise, accusant Novo Nordisk, maison-mère de l'antidiabétique Ozempic, de vouloir «éradiquer un concurrent qui émerge». «C'est l'incarnation du conflit antitrust. L'entièreté des produits de Metsera correspond à l'entièreté des produits de Novo», avait-il affirmé.
«La proposition d'acquérir Metsera soutient vraiment notre stratégie à long terme, et c'est principalement parce que ces actifs sont différenciés et complémentaires à nos produits», avait justifié mercredi le directeur général de Novo Nordisk, Mike Doustdar.