Une pétition d'artistes appelant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza suscite une vive controverse en Israël et les critiques acerbes d'un acteur rendu célèbre par la série à succès «Fauda», grièvement blessé début 2024 dans le territoire palestinien.
«En tant qu'hommes et femmes de culture et d'art en Israël, nous nous retrouvons, contre notre volonté et nos valeurs, complices – en tant que citoyens israéliens – de la responsabilité des événements horribles dans la bande de Gaza», dévastée par la guerre et menacée de famine, affirme le texte, publié dimanche dans les médias israéliens, et signé par près d'un millier d'artistes.
«Ne leur obéissez pas!»
«Nous appelons tous ceux qui participent à l'élaboration et à la mise en oeuvre de cette politique à arrêter! Ne donnez pas d'ordres illégaux et ne leur obéissez pas! Ne commettez pas de crimes de guerre! Ne renoncez pas aux principes de la morale humaine et aux valeurs du judaïsme! Arrêtez la guerre. Libérez les otages», plaident les signataires.
Des artistes de tous les horizons figurent parmi les signataires, dont les écrivains Zerouya Shalev, Etgar Keret, les chanteuses Ahinoam Nini (Noa) et Hava Alberstein, le chorégraphe Ohad Naharin (Compagnie Batsheva) et les réalisateurs Nadav Lapid et Shlomi Elkabetz.
Le texte est aussi signé par le célèbre écrivain David Grossman, qui a qualifié de «génocide» la menée de la guerre à Gaza, dans une interview publiée le 1er août par le quotidien italien La Repubblica.
Les artistes appelés à se «rétracter»
Une partie du monde de la culture s'est insurgée contre l'initiative, et dans une réaction furieuse sur X, le ministre de la Culture, Miki Zohar, a demandé aux pétitionnaires de se «rétracter».
Il les a appelés à «prendre exemple» sur d'autres artistes, dont le célèbre chanteur et acteur Idan Amedi et l'actrice Moran Attias, «qui incarnent la lucidité et le patriotisme israélien que, malheureusement, vous avez perdus depuis longtemps.»
Des artistes jugés «déconnectés»
Connu pour son rôle dans la série «Fauda» au succès international, Idan Amedi a qualifié les artistes protestataires de «diffuseurs de fake-news», leur reprochant d'être «déconnectés» des réalités de la guerre.
«Entrez un moment dans un tunnel. Combattez ne serait-ce qu'un jour comme des dizaines de milliers de réservistes – et ensuite, signez des pétitions», a-t-il cinglé sur les réseaux sociaux.
Idan Amedi a été grièvement blessé, le corps brûlé, en janvier 2024 à Gaza, où il combattait comme réserviste. Un documentaire qui lui est consacré sera diffusé mardi soir par la télévision israélienne.