Les Etats-Unis avancent dans leur projet de rapprocher les prix des médicaments de ceux pratiqués à l’étranger, notamment en Suisse. Une initiative qui inquiète Interpharma: la faîtière de l’industrie pharmaceutique redoute que cette stratégie n’exerce une pression sur le modèle suisse de fixation des prix.
L'administration américaine a lancé un projet pilote sur cinq ans qui vise à baisser les prix pour le programme public Medicaid. A l’avenir, les prix pratiqués aux Etats-Unis doivent être calculés sur la base des prix moyens de huit pays de comparaison, dont la Suisse.
Les entreprises pharmaceutiques doivent divulguer leurs prix internationaux nets, y compris tous rabais et ristournes. Les autorités américaines se basent sur ces données pour abaisser les prix pratiqués aux Etats-Unis au niveau des pays où ils sont les plus bas, indique mardi Interpharma dans un communiqué.
Faire baisser le prix
Pour l'association des entreprises pharmaceutiques, cela implique une pression considérable sur la fixation des prix. Si la Suisse sert de référence aux Etats-Unis, les médicaments ne seront plus proposés dans notre pays qu’à des prix comparables à ceux pratiqués outre-Atlantique.
En effet, les fabricants ne pourront pas proposer les médicaments à des prix de référence comparativement bas dans de très petits pays et faire ainsi baisser le prix dans le plus grand marché au monde. En outre, la formation de prix de référence à l’échelon international menace la disponibilité de traitements innovants en Suisse.
La Suisse se retrouve ainsi au cœur d’une discussion mondiale sur les prix. Pour Interpharma, la politique doit à présent agir et moderniser le système de prix dans son ensemble. Elle demande d'une part d'inclure une comparaison de prix avec l’étranger en parité de pouvoir d’achat. Elle veut d'autre part introduire un prix provisoire fixé par le fabricant à partir du jour d’octroi de l’autorisation de mise sur le marché.