Pas d'amélioration
La pollution fait toujours neuf millions de morts dans le monde

La pollution était responsable de la mort prématurée de neuf millions de personnes en 2019, selon une étude. Le bilan ne s'est pas amélioré par rapport à 2015, principalement à cause de la mauvaise qualité de l'air et des polluants chimiques, notamment le plomb.
Publié: 18.05.2022 à 06:31 heures
La pollution et les déchets créés par les humains rejetés dans l'air, l'eau et le sol tuent rarement directement, mais sont à l'origine de graves maladies du coeur, de cancers, de problèmes respiratoires ou de diarrhées aiguës (archives).
Photo: AN MING

Quatre ans après un premier rapport, la situation n'a pas évolué: environ une mort prématurée sur six dans le monde est liée à la pollution, déplore la commission sur la pollution et la santé de la revue Lancet, dans laquelle a été publiée l'étude mercredi.

La pollution et les déchets créés par les humains rejetés dans l'air, l'eau et le sol tuent rarement directement, mais sont à l'origine de graves maladies du coeur, de cancers, de problèmes respiratoires ou de diarrhées aiguës. «Les effets sur la santé restent énormes et les pays à faible et moyen revenus en subissent le poids», résume l'auteur principal et codirecteur de la commission Richard Fuller.

Ils concentrent en effet 92% de ces décès et la majeure partie des pertes économiques qui en découlent. «L'attention et le financement n'ont que très peu augmenté depuis 2015, malgré une augmentation bien documentée des préoccupations du public en matière de pollution et de ses effets sur la santé», se lamente-t-il, cité dans un communiqué.

Si les décès prématurés liés aux types de pollutions associées à l'extrême pauvreté sont en repli, ceux liés à la pollution de l'air et à la pollution par produits chimiques augmentent. «L'effet de la pollution sur la santé reste bien plus important que celui de la guerre, du terrorisme, de la malaria, du VIH, de la tuberculose, des drogues et de l'alcool, et le nombre de morts causées par la pollution rivalise avec celles causées par le tabac», est-il souligné.

En 2019, 6,7 millions des morts prématurées sont attribuables à la pollution de l'air, 1,4 million à la pollution de l'eau, 900'000 au saturnisme. «Le fait que la situation du plomb s'aggrave, principalement dans ces pays plus pauvres et s'accélère en nombre de décès, est horrible», s'est inquiété M. Fuller.

Si la mortalité liée à la pollution au sein du foyer (liée à la combustion de carburant ou à des problèmes d'eau ou d'hygiène) a reculé, particulièrement en Afrique, les formes «modernes» de pollution pèsent largement plus qu'il y a vingt ans. En 2000, les décès prématurés liés à la pollution de l'air ambiant s'élevaient à 2,9 millions et à 4,5 millions en 2019.

Particules fines et ozone dans l'air, exposition au plomb, à des carcinogènes dans le cadre de son travail, pollutions chimiques dans l'environnement gagnent du terrain, surtout en Asie.

(ATS)

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