L'Iran a qualifié dimanche d'«injustifiable» le rétablissement des sanctions de l'ONU à l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne pour son programme nucléaire, et appelé tous les pays à ne pas les appliquer. «La réactivation des résolutions abrogées est juridiquement infondée et injustifiable (...) tous les pays doivent s'abstenir de reconnaître cette situation illégale», a déclaré la diplomatie iranienne dans un communiqué, première réaction officielle de l'Iran au rétablissement des sanctions, à nouveau en vigueur depuis dimanche 00H00 GMT, dix ans après leur levée.
«La République islamique d'Iran défendra résolument ses droits et intérêts nationaux, et toute action visant à porter atteinte aux intérêts et aux droits de son peuple fera l'objet d'une réponse ferme et appropriée», a ajouté le ministère iranien des Affaires étrangères, sans en préciser les détails. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique de 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.
Une démarche considérée comme «illégale»
Téhéran se défend d'avoir de telles ambitions sur le plan militaire mais insiste sur son droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité. L'accord sur le nucléaire (JCPOA) conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances plafonnait ce taux à 3,67%. Paris, Londres et Berlin reprochent à Téhéran de ne pas respecter ses engagements.
L'Iran dit avoir pris ses distances avec ses obligations en raison du retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord international conclu trois ans plus tôt avec Téhéran, qui prévoyait une levée des sanctions en contrepartie d'un strict encadrement des activités nucléaires.
Les Etats-Unis, durant le premier mandat de Donald Trump, ont rétabli et durci leurs sanctions à l'encontre de l'Iran. La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, parties prenantes de cet accord sur le nucléaire, sont accusés par l'Iran de ne pas l'avoir respecté car ils n'ont pas empêché le retour des sanctions. Téhéran considère donc comme «illégal» la démarche de ces trois pays européens auprès de l'ONU pour rétablir des sanctions liées au programme nucléaire iranien, levées il y a dix ans.