Des grenouilles, des poulets ou des hot-dogs en plastique qui défilent dans la rue pour protester contre la politique américaine, un président qui répond par une vidéo... où il les asperge de caca. La scène semble totalement absurde. C'est pourtant ce qui se déroule aux Etats-Unis ces derniers jours.
Né en juin dernier, le mouvement «No Kings» (pas de rois), aussi appelé «No Dictators» (pas de dictateurs), prend de l'ampleur: selon les chiffres des organisateurs diffusés ce mardi, plus de 7 millions de personnes ont crié leur colère contre l'administration Trump ce samedi 18 octobre dans les quatre coins du pays.
Déguisés en animaux, ils prônent la non-violence
Les manifestants, souvent déguisés de façon ridicule ou attendrissante, dénoncent la politique autoritaire et anti-immigration de Donald Trump. Par ces mises en scène décalées, ils cherchent à tourner en dérision et décrédibiliser un président qui accuse fréquemment ses opposants de violence, et tente par tous les moyens de déployer la Garde nationale pour lutter contre la criminalité qui «ronge» les grandes villes américaines.
Jouer sur l'absurde et se détacher de toute image de violence est une stratégie revendiquée par les manifestants. Et cela semble payer: malgré l'ampleur de cette journée de mobilisation nationale, plusieurs médias américains, dont Axios, rapportent qu'elle s'est déroulée de manière pacifique, sans violences généralisées ni incidents majeurs. Les polices de San Diego, de Chicago et de Washington DC ont d'ailleurs confirmé sur X n'avoir procédé à aucune arrestation.
Ciblés par des torrents de caca
Habitué à une communication qui casse les codes, le président américain a répondu a sa façon: le soir même des manifestations, il a diffusé une vidéo générée par l'IA sur son réseau social Truth Social. On le voit piloter un avion de chasse, couronne vissée sur la tête, en train de larguer des tonnes d'excréments sur la foule.
Cela a non seulement fait massivement réagir les internautes sur les réseaux, mais aussi le chanteur à l'origine de la musique utilisée dans la vidéo. Ce mardi 21 octobre, Kenny Loggins demande au président de retirer son titre sur le champ. Il refuse que «Danger Zone» soit associé à une vidéo aussi problématique et controversée.
Si l'on ne connaît pas encore le prochain coup du président américain, les organisateurs prévoient une rencontre ce soir à 20h (heure de New York, 2h en Suisse) pour discuter de la suite des événements.