Un soldat parmi les plus décorés d'Australie a perdu vendredi son procès en appel contre des médias qui l'accusaient de crimes de guerre en Afghanistan.
En 2018, des journaux australiens – The Age, The Sydney Morning Herald et The Canberra Times – avaient affirmé que Ben Roberts-Smith avait pris part au meurtre de prisonniers afghans désarmés. Depuis, l'ancien commando des forces spéciales a cherché à rétablir son honneur, en vain.
Meurtre de quatre Afghans
En 2023, le procès en diffamation qu'il avait intenté contre des médias s'était conclu sur un échec, le juge ayant estimé que la majeure partie de leurs allégations étaient «avérées». Vendredi, la Cour fédérale d'Australie a confirmé la décision de justice, au terme de l'appel interjeté par l'ancien soldat.
Le magistrat Nye Perram n'a pas communiqué les raisons de son arrêt, évoquant des implications sur la sécurité nationale, que le gouvernement devra prendre en compte avant de décider ou non de les rendre publiques. La cour s'est contentée d'indiquer dans un résumé de son arrêt qu'il existait suffisamment de preuves permettant d'affirmer que l'ex-soldat avait «tué quatre hommes afghans».
Un des soldats les plus décorés du pays
«Je continue de clamer mon innocence et réfute ces allégations abominables et malveillantes», a réagi Ben Roberts-Smith auprès de médias locaux. Il précise qu'il compte désormais saisir la Haute Cour d'Australie.
Ben Roberts-Smith est un des soldats les plus décorés du pays. Avant les accusations des journaux australiens, il a reçu la Croix de Victoria – la plus haute décoration militaire – pour son «courage remarquable» en Afghanistan, où son unité était chargée de traquer un haut responsable taliban.
Accusé d'avoir mitraillé une personne handicapée
Selon les médias, il aurait jeté un civil afghan désarmé du haut d'une falaise et ordonné à ses subordonnés de l'abattre. Il aurait également pris part au mitraillage d'un homme portant une prothèse à la jambe, prothèse qu'il avait récupérée et qu'il utilisait comme récipient. L'ancien commando n'a jamais été poursuivi au pénal.
En 2020, un rapport avait révélé que certains membres des forces spéciales avaient «tué illégalement» au moins 39 civils et prisonniers afghans, évoquant des exécutions sommaires et des actes de torture.